Le Bloc Québécois propose des solutions aux coûts de l’essence
Par nathalie-deraspe
Le député Mario Laframboise effectue une tournée de sensibilisation pan-québécoise en compagnie d’un spécialiste de la question du pétrole. Plusieurs sympathisants sont venus l’écouter lors d’un dîner-conférence qui avait lieu dans son comté le 14 juillet dernier.
Le porte-parole en matière de Transports, Infrastructures et Collectivités et député d’Argenteuil-Papineau-Mirabel considère qu’Ottawa se traîne les pieds dans le dossier de l’essence. Le Bloc n’a pas obtenu les appuis souhaités pour faire adopter son projet de loi C-454 avant l’été, mais poursuit ses revendications en ce sens. Cette loi obligerait les entreprises qui désirent conclure des ententes commerciales avec leurs concurrentes de démontrer que celles-ci ne se feront pas au détriment des consommateurs. En outre, le Bureau de la concurrence aurait plus de marge de manœuvre, fait valoir le Bloc, et pourrait à sa guise assigner des témoins et les protéger.
Le parti propose également de reconsidérer le projet de loi des Libéraux qui a amélioré le régime fiscal des entreprises pétrolières en 2003. Ce régime fiscal est si favorable aux compagnies pétrolières qu’il devance même celui du Texas, a lancé Mario Laframboise.
Les bloquistes veulent faire annuler dès maintenant ce privilège en incluant les revenus pétroliers dans la péréquation. Ce faisant, le Québec pourrait réduire de 50% en dix ans sa part du pétrole dans son bilan énergétique, soutient le Bloc. Si rien n’est fait, le programme s’étalera jusqu’en 2015.
«Les pétrolières jouissent actuellement d’a-vantages fiscaux qui frisent l’indécence, a déclaré le député. Les réductions fiscales accordées par les Libéraux et les Conservateurs représentent près de 8 G $ pour la période de 2008 à 2013.»
Bourse du carbone
Le Bloc Québécois réclame que le gouvernement fédéral mette en place une bourse du carbone fondée sur les objectifs de Kyoto pour «sortir du règne du pollueur-payé et mettre en action le principe du pollueur-payeur». Cela permettrait de contrebalancer le déficit commercial que la hausse des prix des produits pétroliers entraîne au Québec, soutient le Bloc.
De janvier à juin 2008, le prix du litre d’essence est passé de $1.08 à plus de $1.40, une hausse de 40% en 5 mois, a renchéri Frédéric Quintal, de l’organisme De l’essence à juste prix. L’économiste principal de Marchés mondiaux CIBC, Jeff Rubin, prédit même que le baril pourrait atteindre 225$ d’ici trois à cinq ans, a-t-il indiqué. Depuis 1999, les profits des compagnies canadiennes se sont multipliés par 13, pour atteindre 27,6 G $ en 2005. En contrepartie, Ottawa aurait versé près de trois fois plus en subventions directes à l’industrie des énergies fossiles (charbon, gaz naturel et pétrole) en 30 ans.
Pour renverser la vapeur, le Bloc Québécois propose une série de mesures, notamment l’établissement de programmes d’encouragements aux énergies alternatives, des exigences d’efficacité énergétique dans les normes industrielles et des incitatifs fiscaux pour la rénovation et la conversion des habitations utilisant les énergies fossiles. De plus, Mario Laframboise soutient qu’une contribution de l’État pour construire une usine produisant de l’éthanol cellulosique (fait à partir de résidus de plants de maïs et de paille) nous éviterait d’importer la portion d’éthanol que nous utilisons dans nos produits pétroliers.
En 2002, le baril de pétrole se détaillait à 26 $. Les baisses d’impôt annoncées par les Conservateurs lors de l’énoncé économique de novembre 2007 permettront aux 5 grandes pétrolières d’économiser jusqu’à 1,5 G$ annuellement.