Le chef du Bloc en tournée dans les Laurentides
Par nathalie-deraspe
Jeudi dernier, Gilles Duceppe s’est entretenu avec les gens d’affaires de la région, suite à l’invitation de la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Jérôme. L’organisme entend cette année donner la parole aux parlementaires fédéraux.
Le chef du Bloc n’a pas tardé à revenir sur la décision du gouvernement Harper de proroger la session parlementaire, en indiquant qu’il s’agissait-là d’un geste anti-démocratique. «C’est en Chambre et dans les comités qu’il aurait fallu débattre des dossiers», a déclaré Gilles Duceppe. Le parlementaire a par la suite dénoncé la nouvelle mouture de la clause Buy American, en vigueur depuis le 16 février dernier et qui, selon lui, a été négociée en catimini. Bien que le Bloc québécois se dise en faveur de la libre-circulation des échanges, son chef n’en pense pas moins que «le Diable se cache dans les détails».
Sillonnant toutes les régions de la province avant le dépôt du budget fédéral, Gilles Duceppe persiste et signe. Le Canada continue de se construire aux dépens du Québec. Celui-ci a d’ailleurs balayé du revers de la main les déclarations à l’emporte-pièce de son ancien chef à l’effet qu’il faut remiser la souveraineté du Québec afin de mettre l’économie à la tête des priorités. «Lucien Bouchard a dit bien d’autres choses ce soir-là mais ça ne faisait pas de bons clips», a-t-il soutenu. Une façon de suggérer que le fondateur du Bloc demeure un indépendantiste convaincu, même si celui-ci estime que la séparation ne se fera pas de son vivant. «Un rêve est réalisable dans la mesure où on y travaille», a insisté Gilles Duceppe, qui s’est pris par deux fois pour faire passer son message, tout en rappelant que la Révolution tranquille a été rêvée dans les années ’40.
Le Québec délaissé
Le chef bloquiste estime que le Québec n’obtient pas sa part dans les efforts de lutte au déficit. Celui-ci continue de dénoncer les investissements massifs dans le secteur automobile versus les miettes accordées à l’aéronautique et la forêt et les politiques environnementales du gouvernement Harper, qui protègent, selon lui, l’industrie pétrolière albertaine. À l’autre bout du spectre, l’absence d’aide aux chômeurs. «Aucune nouvelle mesure de relance n’est prévue, soutient Gilles Duceppe. Si ça continue, 2010 sera pénible pour le Québec.»
<br>
Pour contrer la crise, le Bloc propose d’agir sur trois fronts : établir une relance durable, offrir des transferts financiers équitables et proposer des mesures de lutte au déficit visant les privilégiés. «Nous allons voir ce qui va sa passer le 4 mars. Si Harper refuse encore de nous entendre, il faudra tirer les conclusions politiques qui s’imposent», a conclu Gilles Duceppe.