Le dossier O de Mer Propulsion fait des vagues
Par nathalie-deraspe
Les accusations des dirigeants d’O de Mer Propulsion ont eu des répercussions au niveau politique. Guy Parent vient de démissionner de son poste de président de l’exécutif du Parti québécois dans Prévost et il s’est retiré de la course au Bloc dans Rivière-du-Nord.
Aux dires du principal intéressé, les allégations avancées par les entrepreneurs adélois lui ont donné l’alibi idéal pour quitter les avenues du monde politique. «J’avais déjà dit que j’avais peu de temps à consacrer au parti, mais Ronald Raymond a insisté énormément pour que je me présente. Mes idées et celles du bureau étaient à l’opposé», affirme Guy Parent. M. Parent est arrivé dans l’entourage du député Gilles Robert en décembre dernier, soit deux mois avant l’assemblée générale de l’exécutif du Parti québécois de la circonscription de Prévost, mais il donnait déjà de son temps chez les bloquistes de Rivière-du-Nord. Celui-ci a finalement décidé de laisser l’une et l’autre des formations.
Malgré qu’il l’ait précédé sur l’exécutif du PQ, son collègue Ronald Raymond a suivi les traces de son mentor et choisi de démissionner. Il faut dire que celui-ci est très proche de Guy Parent. Il a été nommé vice-président aux communications et ressources humaines de SMC Aviation, une compagnie qui devrait voir le jour très bientôt, promet son vice-président, Guy Parent.
Qui dit vrai?
De retour des Îles Turquoises, Guy Parent a rejeté du revers de la main les propos incriminants portés à son égard. Il confesse avoir travaillé à développer l’usine d’O de Mer Propulsion de Sainte-Adèle mais dément formellement avoir agi comme entrepreneur en construction. Une photo le montre pourtant un outil à la main. Dans une lettre d’intention confidentielle adressée à l’entreprise le 1er mai 2007, Gestion Guy Parent inc. promet d’investir «cinq millions de dollars canadiens sous forme de capitaux propres». Un accord de principe rédigé un mois et demi plus tard annonçait un transfert bancaire pour le 22 juin. «Après vérifications, j’ai vu comment la compagnie fonctionnait. C’est là que j’ai décidé de me retirer», dit l’homme d’affaires. Pourtant, dans une télécopie datée du 10 juillet suivant, Guy Parent s’adresse au conseiller spécial d’O de Mer Propulsion, Jean-François Laroche, dans ces termes : « Bonjour Jean-François, tout en liquide est-ce que cela irait?» Guy Parent a formellement démenti l’existence d’une valise d’argent sonnant.
Le député commente
Gilles Robert s’est dit affecté par cette histoire rocambolesque. Il insiste pour dire que les membres de l’exécutif sont élus et que son entourage a peu d’emprise sur le choix des candidats. Chose certaine, c’est une année importante pour le parti. La formation prévostoise s’apprêtait à lancer sa campagne de financement. «M. Parent a indiqué qu’il avait trop de travail pour poursuivre», affirme le député péquiste de Prévost. Personne du côté du Bloc québécois n’a voulu commenter l’affaire.
Pour sa part, le nouveau trésorier d’O de Mer Propulsion, Christian Fréchette, n’a qu’une seule idée en tête: faire témoigner Guy Parent devant l’Autorité des marchés financiers.