Stéphane Maher, le maire de Saint-Jérôme (Archives).

Le maire poursuivi par le DGEQ

Par France Poirier

Saint-Jérôme

Le maire de Saint-Jérôme, Stéphane Maher, a reçu deux constats d’infraction du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), en lien avec des irrégularités lors de l’élection municipale de 2017.

Le maire aurait tenté « d’influencer une personne au regard de sa candidature » à deux reprises. En effet, les anciens conseillers Mario Fauteux et André Marion avaient tous deux déposé une plainte après que le maire les aurait écartés à quelques heures de la fermeture du dépôt des mises en candidature. Ils avaient même affirmé que le maire leur avait proposé des emplois en échange de quitter le parti. Ils n’ont pas eu le choix de se retirer et ont porté plainte au DGEQ qui a mené son enquête.

Jeudi dernier, pour répondre aux journalistes qui souhaitaient obtenir ses commentaires à la suite de la poursuite du DGEQ, c’est par voie de communiqué que le maire a décidé de s’exprimer, alors qu’il était aux assises de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). « Le 7 mai dernier, j’ai reçu un avis d’infraction de la part du DGEQ. Je prends acte de cet avis et souhaite affirmer qu’en aucun cas n’ai-je promis des emplois aux conseillers municipaux sortants, Mario Fauteux et André Marion. Ces allégations sont fausses et mensongères. Il est malheureux de constater qu’une dispute politique prenne une tournure de la sorte. J’annonce donc que j’enregistrerai un plaidoyer de non culpabilité et que j’entends me défendre. Je souhaite que la lumière soit faite sur cette manœuvre de nos adversaires politiques et j’ai la certitude d’avoir gain de cause », pouvait-on lire dans son communiqué.

Enregistrement compromettant

Au lendemain de cette déclaration du maire, l’ex-conseiller Mario Fauteux a décidé de rendre public un enregistrement dans lequel le maire lui demande de ne pas se présenter comme candidat, en échange de quoi il lui offre un poste dans un organisme paramunicipal de la MRC. « J’avais décidé de l’enregistrer lorsqu’il m’a convoqué à quelques heures de la fermeture du dépôt des mises en candidature. Je me méfiais et j’ai bien fait. Il ne savait pas qu’il avait été enregistré et il m’a traité de menteur, alors la preuve est faite », a souligné en entrevue Mario Fauteux.

Le maire s’accroche à son poste malgré ces nouveaux développements et soutient dans un second communiqué qu’il a été enregistré à son insu et que les discussions avec Mario Fauteux doivent être prise dans leur contexte « soit un entretien sur l’avenir de M. Fauteux, sa vision de notre ville et une nécessaire opération de renouvellement de notre formation politique. Le chef d’un parti politique a le pouvoir discrétionnaire d’approuver ou non des candidatures ».

Il rappelle dans ce second communiqué que ni Mario Fauteux, ni André Marion n’ont obtenu de poste à la Ville de Saint-Jérôme ou à la MRC. « Je suis convaincu que le tribunal comprendra le contexte et je suis persuadé d’être blanchi de ces accusations », conclut-il.

Si Stéphane Maher était trouvé coupable, il devrait quitter ses fonctions et ne pourrait se livrer à des activités partisanes pour une période de cinq ans.

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