(Photo : Simon Cordeau)
L’étroit pont Newago était partagé entre les automobilistes de la rue du Chemin de Fer et les cyclistes du Corridor aérobique, ce qui crée un conflit autour de son usage et de sa juridiction.

Le pont Newago fermé aux autos

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Le pont Newago, qui traverse le lac Saint-François-Xavier à Wentworth-Nord, est fermé à la circulation automobile depuis le 13 juillet et jusqu’à nouvel ordre. Il reste toutefois ouvert aux cyclistes et aux piétons qui circulent sur le Corridor aérobique.

Des travaux sur le pont Newago étaient prévus l’année dernière. Cependant, la MRC des Pays-d’en-Haut et la Municipalité de Wentworth-Nord ne sont pas parvenues à s’entendre sur le partage des coûts.

En décembre dernier, la MRC a reçu un rapport sur l’état du pont Newago. Celui-ci recommandait d’y interdire la circulation automobile. « Présentement, le rapport démontre que les assises du pont sont pourries », explique André Genest, préfet de la MRC.

« On a avisé la Municipalité, pour savoir quelles étaient ses intentions. Mais la Municipalité n’a pas l’intention de refaire le pont. […] Elle prétend que tous les travaux devraient être à la charge de la MRC », poursuit M. Genest.

Partage des coûts?

Entre les kilomètres 9 et 12, le Corridor aérobique passe sur la rue du Chemin de Fer et le pont Newago. Les cyclistes et les piétons côtoient donc les automobiles. Cette situation inhabituelle crée un conflit autour de l’usage et de la juridiction du pont.

Pour Danielle Desjardins, mairesse de Wentworth-Nord, la situation est sans équivoque. « Ce n’est pas le problème de Wentworth-Nord. Tout ça appartient à la MRC. […] La MRC a signé un bail avec le MTQ. Dans le bail, le MTQ demande à la MRC d’assurer l’entretien des infrastructures », souligne-t-elle.

Cependant, M. Genest insiste que la MRC est responsable de la circulation des cyclistes et des piétons qui utilisent le Corridor aérobique. La circulation locale des automobiles, quant à elle, tombe sous la responsabilité de la Municipalité. « Les gens actuellement qui ont des terrains vacants sur les rues Mount ou Docmanov ne peuvent pas se bâtir. Pour le MTQ, c’est une situation déjà dérogatoire qu’il ne veut pas amplifier », illustre le préfet.

« M. Genest vous parle de problèmes qu’il n’a pas réglés lui-même lorsqu’il était maire de Wentworth-Nord », répond Mme Desjardins.

Le pont Newago devra être remplacé, mais la MRC des Pays-d’en-Haut et la Municipalité de
Wentworth-Nord ne s’entendent pas sur le partage des coûts.

Ainsi la MRC demande à la Municipalité de partager les coûts. Mais pour la mairesse, c’est hors de question. « Ils nous demandent de payer l’équivalent de 40 % de la construction d’un nouveau pont. Mais il ne nous appartient pas, ce pont-là. On ne pourrait même pas faire de prêt à long terme pour le payer. Il faudrait prendre les fonds à même nos dépenses courantes. »

Par ailleurs, Mme Desjardins estime que Wentworth-Nord paie déjà pour l’entretien de ce tronçon, via une quote-part plus importante justement parce que le Corridor aérobique traverse son territoire. « Déjà, Wentworth-Nord paie plus que 10 % de tous les frais d’entretien des parcs de la MRC des Pays-d’en-Haut. On est à peine 4 % de la population et autour de 4 % de la valeur foncière », plaide-t-elle.

Alternatives à l’étude

La MRC a mandaté une firme pour étudier les alternatives au pont vétuste. « Ce qui est probable, c’est un pont temporaire par-dessus le pont actuel, pour permettre la circulation automobile. On aura plus d’informations en août, comme combien ça coûterait », laisse savoir M. Genest. Par sécurité, le préfet souhaite éviter que, durant l’hiver, les automobilistes circulent sur le Corridor aérobique jusqu’à Montfort pour rejoindre la rue Principale.

Mais il s’agit d’une solution temporaire, en attendant que la Municipalité trouve une autre solution, explique le préfet. Par exemple, elle pourrait prolonger la rue Mount pour qu’elle rejoigne le chemin du Lac-Thurson, propose-t-il. « C’est une option qu’on regarde, mais pour d’autres raisons. On a informé la MRC qu’on a remis en branle ce projet-là », dit Mme Desjardins.

Entre-temps, la MRC cessera aussi la collecte des matières résiduelles dans ce secteur, pour éviter une trop grande circulation sur la rue du Chemin de Fer. « C’est impensable, ça. Il n’y a aucune raison. Ils ont des camions de collecte plus petits pour les rues moins accessibles. Ces citoyens-là, ils paient, via leurs taxes », dénonce la mairesse.

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