Le Préfet réagit SUR L’ENGAGEMENT MUNICIPAL
Par nathalie-deraspe
– ÉLECTIONS MUNICIPALES 2009 –
Les élections municipales sont peut-être loin mais celles-ci suscitent déjà la passion. À preuve, Charles Garnier a tenu à s’exprimer sur le sujet.
«Un des premiers arguments qu’on sert au ministère des Affaires municipales et des régions (MAMR) depuis des années, c’est de dire que ça n’a pas de bon sens de tenir des élections au mois de novembre pour des municipalités de villégiature comme les nôtres», lance tout de go le Préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut, Charles Garnier. En novembre explique-t-il, les vacanciers ont pour la plupart fermé leur chalet. Certains attendent le temps des Fêtes et la neige avant de revenir dans la région et ne prennent pas la peine de se déplacer. Faire l’aller-retour pour un vote, non merci! «Pour la municipalité d’Estérel, c’était facile. Il y avait 75 personnes à faire sortir. C’est normal qu’on ait voté à 82%.» Le préfet estime qu’il est de plus en plus difficile de recruter des gens intéressés à se lancer dans l’arène municipale. «C’est dommage, mais c’est une job pour une personne retraitée qui a du temps. La loi est très compliquée et ça demande beaucoup de disponibilité. Les cartes de membres, le financement, tout est scruté à la loupe et si t’as le malheur de remettre ton rapport en retard, tu paies une amende.» Le Préfet lui-même a goûté à cette médecine par négligence. Ça lui a coûté un mois de salaire. «Les gens se découragent, laisse-t-il tomber. Faudrait payer adéquatement les élus.» Et les élections clé en main? «À une époque, c’était pratique courante. Certains maires ont trempé là-dedans. Mais tu t’attaches les deux pieds et les deux mains en faisant ça. La firme d’avocat ou d’ingénieur qui a payé ta campagne t’impose son personnel une fois que t’es en poste et t’as pas un mot à dire. Ça leur a coûté cher par après. Certains ont même dû quitter la région…»
