Le secteur de l’éducation aussi mal en point

Par nathalie-deraspe

Cette semaine, au tour des enseignants de crier à l’aide. Après avoir dénoncé le fait que les ressources destinées aux élèves en difficulté sont nettement insuffisantes, ceux-ci se plaignent de la lenteur de leurs négociations et menacent de déclencher la grève.

Le ministère de l’Éducation, du loisir et du sport affirme que 16% des élèves éprouvent des difficultés en classe. Le Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation de Laurentides-Lanaudière (SPPELL) estime qu’ils sont beaucoup nombreux. Les élèves à risque ne sont pas compilés dans les statistiques.

La semaine dernière, La Fédération des professionnelles et professionnels en éducation du Québec (FPPEQ) a dévoilé un document de 150 pages qui témoigne des problèmes vécus dans l’ensemble des régions de la province. On y constate d’importants retards de diagnostic auprès des enfants aux prises avec des problèmes de langage. De leur côté, les professeurs manquent cruellement de soutien pour venir en aide à ce type d’élève.

Pourtant, plus du tiers des postes de professionnels de la Commission scolaire des Laurentides demeure à statut précaire. Cela explique en grande partie pourquoi les orthophonistes et les psychologues sont de plus en plus nombreux à bouder la fonction publique. Trop souvent, ceux-ci sont confinés à un rôle d’évaluation, sans toutefois pouvoir fournir des interventions curatives. En ayant recours au privé, les commissions scolaires se trouvent à débourser 100$ de l’heure au lieu de 40.

Coûts sociaux importants

L’inaction à un prix, prévient le SPPELL. L’économiste Pierre Fortin évalue les coûts de l’échec pour une cohorte d’élèves, de la maternelle au secondaire, à 1,5 milliard de dollars.

Le syndicat demande au gouvernement de contrer la précarité d’emploi en améliorant les conditions de travail des professionnels, en augmentant le nombre de postes à temps complet ainsi que les budgets de formation et en instaurant des mesures favorisant la conciliation famille-travail. Une pétition sur le site de l’Assemblée nationale invite la population à se prononcer en faveur d’un meilleur accès à des services publics dans les écoles.
«La ministre Courchesne n’arrête pas de dire qu’elle a embauché 1800 professionnels. Il serait peut-être temps que quelqu’un lui dise qu’elle mélange ses chiffres avec les enseignants, dénonce le président du SPPELL, Gaétan Préville. En réalité, seulement 178 professionnels à la grandeur du Québec on été embauchés. Il en faut 1300. Dans les Laurentides, on demande 5 postes à temps complet. Nous croyons que notre demande est très réaliste et plus que raisonnable.» Le SPPELL compte 388 membres répartis au sein des commissions scolaires des Samares, de la Rivière du nord, des Laurentides et de Pierre-Neveu.

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