«Le Ste-Marguerite de mes rêves», par Léo-Paul Lauzon
Par leo-paul-lauzon
LES LAURENTIDES DONT JE REVE
Léo-Paul Lauzon, auteur, économiste et professeur à l’UQAM bien connu, a répondu à l’initiative d’Accès et Comunic «Les Laurentides dont je rêve»… (voir détails sur www.www.journalacces.ca). Il nous présente son «Ste-Marguerite de rêve».
J’ai acheté mon chalet à Ste-Marguerite-du-Lac-Masson il y a 32 ans et j’y vis à plein temps depuis près de 20 ans. Je suis un gars issu du faubourg à m’lasse (Panet et Ste-Catherine), qui a toujours vécu à Montréal et aimé y vivre, principalement dans le quartier centre-sud que l’on appelle aussi le village gai. Puis, paf, un jour, tanné de la grande ville, je me suis établi en permanence à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson dans les Laurentides pour mon plus grand bonheur.
Je rêve d’un village et d’un comté socialiste
Mon plus grand rêve serait que Ste-Marguerite se dote d’un maire socialiste, avec ce qui s’ensuit comme politiques économiques, fiscales, sociales et culturelles, comme c’est le cas actuellement pour plusieurs endroits en Europe et en Amérique latine, qui ont porté au pouvoir des maires et des gouvernements socialistes. Pour avoir une portée et un impact plus important au Québec, je rêve encore plus de l’élection d’un député socialiste dans notre comté de Bertrand. Si à Québec, en Beauce, en Abitibi et ailleurs des candidats représentant la très grosse droite ont été élus, il me semble qu’il serait important de contre-balancer le tout et faire la différence avec des valeurs de solidarité, d’équité, d’égalité, de justice sociale, etc. L’élection d’un député et/ou d’un maire socialiste amènerait une contribution nouvelle et surtout alternative qui détonnerait des discours actuels fondés sur la mondialisation et le néolibéralisme.
Et c’est ce que j’aime justement de Ste-Marguerite, son côté village qui me rappelle l’entraide et la solidarité présentes au sein de mon quartier d’enfance où tout le monde se connaissait. C’est ce qui ajoute à son charme, au-delà des magnifiques paysages qu’il offre, et qui me fait continuer d’espérer que l’élection d’un maire et ou de députés socialistes est possible, même si je ne me fais pas d’illusion, car ici comme aux States le mot socialiste fait dresser les cheveux sur la tête si rapidement que même une voiture de course n’arriverait pas à rivaliser en vitesse. Il y a tellement d’endoctrinement qui est entretenu jour après jour, par les puissants qui, malheureusement, contrôlent les médias parlés et écrits d’importance que leur message finit, à force d’être répété **ad nauseum** pour leurs propres intérêts, par faire son chemin, même au sein du monde ordinaire qui serait pourtant le premier à bénéficier du socialisme. Au contraire, ils votent pour des partis conservateurs de droite qui adoptent des politiques favorisant le gratin au détriment de la population en général qui doit payer pour les faveurs consenties à la caste supérieure.
Je rêve d’un village avec des politiques fiscales progressistes
Je rêve d’un maire à Ste-Marguerite qui établirait une taxe foncière à taux progressif fondée sur la valeur des maisons, des bâtiments ou des immeubles. Par exemple, pour une résidence de moins de 100 000$, la taxe serait, disons, de 4%, de 6% pour une résidence de plus de 200 000$ et de 10% pour une maison de plus de 500 000$. Les impôts ou les taxes sur la richesse et sur le revenu sont ce qu’il y a de plus équitable, contrairement aux impôts et aux taxes régressifs fondés sur la consommation et sur l’utilisation de services publics.
Avec les revenus additionnels générés, Ste-Marguerite pourrait offrir davantage de services gratuits aux jeunes, aux personnes âgées, etc., comme un centre culturel et sportif au centre-ville, et des personnes-ressources pour venir en aide à ceux qui sont frappés d’une contingence. Je rêve d’un Ste-Marguerite près de ses citoyens, à leur écoute, qui offre des services de qualité adaptés aux besoins de la population et qui y répond rapidement.
Je rêve d’un Ste-Marguerite convivial et festif, avec des activités culturelles dignes de ce nom mais surtout pas, et là je me fais insistant, de festivals kétaines financés par l’État mais dirigés par des promoteurs privés qui s’enrichissent au passage à coups de millions avec les subventions octroyées et qui ont le culot de nous menacer s’ils ne reçoivent pas l’argent des gouvernements… Ils poussent même le bouchon à nous donner des leçons sur comment gérer l’État et à nous imposer leurs conceptions primaires de ce qu’est la culture… et ce n’est pas ce que je souhaite pour Ste-Marguerite qui, sans prétention et sans flafla, offrirait des activités afin d’intéresser sa population à la culture et lui offrir la possibilité de l’explorer.
Je rêve d’un Ste-Marguerite petit
Ste-Marguerite est un petit village d’environ 2000 habitants et c’est ce qui me plaît le plus, ce qui le rend réellement attrayant à mes yeux. À 2000 habitants, c’est plus convivial, plus fraternel, à visage plus humain. Je ne serais pas à l’aise que ce village deviennent comme St-Sauveur ou Mont-Tremblant qui ont perdu leur âme et leur décor de campagne.
Il ne faut surtout pas que l’idée ridicule de fusionner les villages pour qu’ils soient plus gros revienne sur le tapis. Quelle idée grotesque que ce fut d’avoir fusionné Ste-Marguerite avec le très cossu et très riche Estérel… une chance que la défusion est arrivée, car ce n’était pas du tout ce que je souhaitais pour Ste-Marguerite, qui est le plus beau village du monde!
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