Le tabagisme chez les jeunes
Par david-richer
Une jeunesse qui part en fumée?
La Direction de la Santé publique des Laurentides s’inquiète pour la santé des jeunes qui fument ou ont déjà touché à la cigarette. En ce sens, une campagne de prévention, intitulée Magane pas tes organes, a été mise sur pieds au début du mois de mars dernier. Elle se poursuivra sur Facebook ainsi que Youtube tout au long du mois d’avril.
David Richer
L’idée de cette campagne est de changer la perception des jeunes qui seraient tentés de fumer. «Ils pensent qu’en brûler une seule n’est pas grave. C’est faux! Plus de 80% des fumeurs ont commencé avant l’âge de 20 ans», s’exclame la Dre Claire Jutras, médecin-conseil à la Direction de la Santé publique régionale.
Cette initiative cible les jeunes âgés entre 11 et 14 ans. Pourquoi ce groupe d’âge? «À cet âge-là, il s’agit d’une période charnière de leur vie. Ils sont à l’étape de vivre de nouvelles expériences», estime Dre Jutras.
Le cigarillo, la nouvelle «vedette»
Il n’y a pas que la cigarette que les jeunes fument. Il y a également, ce qu’on appelle les cigarillos, qui dégagent une odeur qui attire davantage les adolescents. Par exemple, certains sont arômatisés à la saveur de bonbon, à la vanille et même à la crème glacée.
En 2010, le gouvernement du Canada a ainsi modifié la loi canadienne concernant la vente de ce produit. Les entreprises de tabac ne peuvent plus vendre des cigarillos de moins de 1.4 gramme.
Rien ne les a toutefois empêché de créer un autre produit, du même genre, qui pèse plus de 1.4 gramme, qui est vendu à différentes saveurs toujours tout aussi attirantes pour les jeunes.
Deux associations montent au front!
En ce sens, l’Association pulmonaire du Québec (APQ) et la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac (CQCT) en ont assez.
Ainsi, le premier geste que devraient emboîter les dirigeants provinciaux est, selon leurs porte-paroles, d’interdire les adultes à fumer dans la voiture en présence d’enfants. «L’exposition à la fumée secondaire a des répercussions très graves sur les jeunes. Ils deviennent plus à risque de développer de l’asthme, des allergies, des bronchites et des pneumonies», déclare Flory Doucas, codirectrice de la CQCT.
Au moment où la loi canadienne sur les cigarillos a été modifiée, Le Devoir rapportait que neuf provinces avaient décidé d’interdire aux parents de fumer dans la voiture. Est-ce que le Québec suivra?
Il ne semble pas. Au cabinet du ministre de la Santé, Réjean Hébert, on dit travailler actuellement à l’élaboration d’une politique nationale de prévention quant aux saines habitudes de vie, sans toutefois préciser si le sujet de la fumée secondaire sera abordé. «Le dossier des saines habitudes de vie est notre priorité. Une réflexion globale à ce sujet sera faite prochainement», affirme l’attachée de presse du ministre, Ariane Lareau.
Parmi les demandes des deux associations, on aimerait également que le gouvernement interdise l’ajout d’aromatisants dans les produits, qu’il instaure un moratoire et exige la modification des emballages des paquets de cigarettes.
Un moratoire, est-ce possible?
Du côté de Santé Canada, on ne semble pas vouloir empêcher les industries du tabac à créer d’autres produits aromatisés. On affirme que le Canada est le premier pays à avoir interdit l’utilisation de certains additifs dans ces produits.
Questionné quant à la mise en place d’un moratoire, William Wells, porte-parole de Santé Canada, déclare qu’en 2011 «le gouvernement canadien a adopté un nouveau règlement qui renforce davantage les exigences d’étiquetage des produits du tabac, avec 16 nouvelles mises en garde illustrées couvrant 75 % des faces avant et arrière des emballages».
Selon lui, l’interdiction d’utiliser les mots «léger» et «doux» éliminera définitivement ces termes trompeurs des paquets de cigarettes et de petits cigares.