La leçon de vie de Sœur Angèle
Par Valérie Maynard
60 ans de vie artistique et religieuse
L’entrevue s’est décidée en quelques minutes et organisée sans qu’elle n’en soit informée au préalable. « Voici son numéro de téléphone, m’a-t-on dit. Appelez-la, elle sera contente! » J’ai composé le numéro et, presque aussitôt, sa voix a résonné à l’autre bout du fil. « Allô? Bonjour! Comment allez-vous? Je suis en train de pétrir du pain! » Et on a jasé comme ça, pendant plus de 40 minutes.
Il faut dire que le prétexte n’est pas banal : 60 ans de vie religieuse qui seront célébrés dignement, comme il se doit, le samedi 13 mai prochain, à la Cathédrale de Saint-Jérôme. « Sœur Angèle, c’est elle qui m’a redonné foi en la vie. Même quand je pensais que tout était fini… perdu », raconte Élaine Sirois, présidente fondatrice de Musithéâtre dans les Laurentides et responsable du comité organisateur du gala hommage. « Je tenais à lui rendre hommage de son vivant. Sœur Angèle est partie de son Italie et elle a tracé le chemin des femmes au Québec. C’est notre mère Teresa à nous! »
Pas moins de 1400 personnes sont attendues ce soir-là. Une vingtaine d’artistes (Giorgia Fumanti, Alain Choquette, William Coallier, France Castel, Michel Girouard, Francine Grimaldi et autres), des politiciens, dont Jean-François Lisée et la ministre Mélanie Joly, des collègues et amis de Sœur Angèle seront au rendez-vous.
Les billets sont en vente au coût de 20 $ (50 $ pour les billets VIP). Réservation au 450 990-6621 ou au 514 663-7053, sur le site Web musitheatre.ca ou directement au secrétariat de la Cathédrale de Saint-Jérôme.
Une partie des profits engendrés par cet événement sera versée aux bonnes œuvres de Sœur Angèle, ainsi qu’à la Cathédrale de Saint-Jérôme.
Un peu inconfortable à l’idée que tout ceci se trame sans elle et, surtout, pour elle – « Bien voyons donc!, m’a-t-elle lancé » – Sœur Angèle raconte sa vie, avec son franc-parler habituel et sa verve abondante. « Je suis comme ça. Avec moi, c’est clair et net », lâche-t-elle avant de prendre un petit temps d’arrêt : « C’est vrai qu’avec le temps, les années, tu apprends à te détacher de tout. Tu gagnes en maturité et en sagesse et tu apprends à manœuvrer plus délicatement. » Et puis, les gens ont tellement besoin d’être écoutés. « Avant, dit-elle, les gens allaient à la confesse. Aujourd’hui, ils vont voir des psychologues. »
Merci Mamma!
L’entrevue a également été l’occasion pour Sœur Angèle de parler de son nouveau livre, Merci Mamma!, lancé officiellement le 26 avril dernier. Sœur Angèle sera d’ailleurs de passage chez Renaud-Bray, à Saint-Jérôme, le vendredi 12 mai, de 17 h à 19 h. Au menu, des anecdotes de son enfance, 29 recettes italiennes héritées de sa mère et des lieux et attraits touristiques de la Vénétie, sa terre d’origine. « C’est ma façon de remercier Maman. En temps de guerre, quand on manquait de nourriture, Maman nous disait de croire en la Divine Providence. Elle avait bien raison! »
Issue d’une famille modeste de neuf enfants, Sœur Angèle a appris à apprécier ce qu’elle avait. Et continue de le faire encore aujourd’hui. « Je n’ai pas de voiture ni de cellulaire. Je m’arrange avec ça. Plus les choses sont simples dans ta vie, moins tu as de soucis. »
Et avis à tous les animateurs d’émissions culinaires, sachez que Sœur Angèle vous met au défi de racler le fond de vos bols. « Je pourrais faire un autre muffin avec tout ce qu’ils laissent dans le fond des bols! »
