La vie, c'est comme la bicyclette

Par Josée Pilotte

L’équilibre. Quel joli mot, n’est-ce pas?
Personnellement, j’ai ce mot de quatre petites syllabes collé sur l’écran de mon ordinateur, sur la porte de mon frigo, sur le miroir de ma salle de bain… Bref, un peu partout dans mon environnement visuel afin de me rappeler que chaque jour, je dois le trouver et l’appliquer dans ma vie.
Bon, je vous le dis tout de suite, c’est presque un travail à temps plein cette affaire-là de trouver l’équilibre dans nos vies. Il n’est, comment dire, pas facile à cerner; je dirais même qu’il est fragile. Un rien, un simple faux pas peut tout à coup le briser, l’anéantir et tout est à recommencer. Cela en est presque décourageant.
J’ai tout essayé : réduire les sorties, faire plus de yoga, moins de sports de performance, lire plus, faire une cure de ceci, une cure de cela. Bref : moins j’en fais, plus je capote et plus j’en fais, plus je capote… Vous me suivez?
Le mal de notre siècle disent-ils.
Ce n’est pas des farces, il a même fait l’objet des manchettes avec l’histoire de PKP. Lui aussi semble chercher l’équilibre dans sa vie. Assez en tout cas pour abandonner son rêve de ti-cul. C’est grave quand on s’arrête deux minutes pour y réfléchir. Sa sortie – la queue entre les jambes – aura été aussi fracassante que son entrée – le poing levé. Il aura attiré beaucoup plus de sympathie durant ces quelques minutes poignantes que durant tout son passage en politique.
Ce déséquilibre est symptomatique d’une société malade, où l’on donne tout dans tout : on veut performer dans la job, dans la famille, dans le sport. Bref partout. Puis après, on s’étonne que ça pète! Pire : on applaudit un homme comme PKP qui décide de choisir sa famille.
Notre déséquilibre n’est pas forcément dans le travail tout le temps, mais dans une société construite autour de celui-ci. On est donc dans la merde à essayer de s’équilibrer, tout en continuant à essayer de tout faire ou d’être parfait partout. Dans le cas de PKP, s’agit-il vraiment d’une question de conciliation travail-famille qui est le problème de son déséquilibre ou plutôt les fondements mêmes de sa vie et de son couple qui en sont la cause? Chose certaine, qu’un homme d’État, même sous l’impulsion, braille à la télé, est sans aucun doute un symptôme que notre société est confrontée à de nouvelles valeurs. On n’était surtout pas habitués de voir le vernis craquer derrière le paraître du politique. Aux pleurs, on était beaucoup plus habitués au poker face et à la langue de bois. Et comme certains analystes l’ont mentionné, contrairement à des politiciens qui ont passé sur le dos de la famille leur départ de la politique, PKP, lui, on l’a cru!
Bon, tout ça pour dire que j’ai personnellement abandonné le projet d’atteindre l’équilibre. Trop compliqué et stressant pour moi. Ça tue à la longue.
Une chose est certaine, après avoir essayé et abandonné plusieurs choses dans ma vie, je sais que mon équilibre se trouve dans ma famille, dans le sport, mes amis, dans mon alimentation et le travail. Mais je sais aussi que mon déséquilibre vient aussi des mêmes sources. Alors à quoi bon s’en faire avec ça, me direz-vous?! Parce que quand l’équilibre est là, quand tu le touches, tu réalises combien il est important de s’en approcher le plus souvent possible. Et quand tu réussis à te retirer ne serait-ce que quelques minutes de toute cette agitation et cette pression sociale, tu te dis : « My god, que ça fait du bien! ».
Moi, mon équilibre, c’est quand je suis dans le bois, quand je suis entourée de mes enfants, de mes amis.
Bla, bla, bla, mais encore…
Je sais ça fait très cliché, mais c’est ça pareil. Quand je discute avec mes amis, on a tous l’air de courir après notre queue, à être essoufflés après la vie. C’est pas normal qu’on ait tous ce sentiment d’essoufflement.
Moi qui ai toujours haï les agendas, les planifications trop d’avance, je me surprends à consulter mon super agenda électronique et de dire à une amie : « Excuse, je ne peux pas avant 3 semaines… » L’horreur!
Tout ça entre deux séances de yoga, de méditation et autres trucs qui nous aident à nous détendre de notre vie stressante, mais tout en bourrant un peu plus notre agenda. Bref, on est des gens certainement plus informés, à l’écoute de notre corps, de notre santé, de nos bobos, de notre mental et qui vraisemblablement respirent mieux par l’abdomen, mais on n’est pas plus avancés… Comme un sable mouvant : plus tu te débats pour t’en sortir, plus tu t’enfonces.
Tout ça pour vous dire que malgré ma quête d’équilibre – vous l’aurez constaté! – ce n’est pas toujours évident. J’en ai encore pour preuve ma dernière fin de semaine, où j’ai l’image de moi en train de me faire pousser dans le c** par mes partners de vélo, à me faire sortir complètement de ma zone de confort, à suer sang et eau sur mon deux-roues. Malgré ce déséquilibre total, je dois avouer que je me suis sentie vivante comme jamais…
J’ai la citation d’Albert Einstein qui me vient en tête en cet instant : « La vie, c’est comme une bicyclette : il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre ».
T’as tout compris Albert, c’est en plein ça que je me disais!

1 commentaire

  1. Garde cela simple. En passant on vie pas dans un monde de performance mais d illusion de performance.. A titre d exemple meme avec la mode du marathon de la super techo , nutrition et bla bla bla , le marathon se coure en moyenne 30 a 40 min plus lent que dans les annees 80…hola ce monde performant . Nous sommes bien plus dans un monde axer sur le je me moi qui a de la misere a soublier.

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