(Photo : Moisson Laurentides)
Les étagères de l'entrepôt de Moisson Laurentides sont presque vides.

Les banques alimentaires doivent être créatives pour répondre à la demande

Par Marie-Catherine Goudreau

Les banques alimentaires de partout au Québec ont lancé un cri de coeur en octobre alors que le Bilan de la faim 2023 révélait un nombre record de demandes en aide alimentaire. Dans les Laurentides, l’effet se fait ressentir et les organismes alimentaires doivent être créatifs pour répondre à la demande croissante.

Cette année chez Moisson Laurentides, il y a eu une augmentation de 10 % de la demande, mais une baisse de 30 % en approvisionnement. « Généralement, on réussit à avoir un équilibre entre la demande et l’approvisionnement. […] Mais maintenant, il faut dépenser entre 350 000 $ et 700 000 $ pour venir compléter la baisse de l’industrie agroalimentaire », explique Annie Bélanger, directrice générale de l’organisme Moisson Laurentides.

« Il y a eu une grosse pression sur les chaînes d’approvisionnement. C’est une combinaison de plusieurs effets qui fait que nous avons moins de denrées. Les coûts augmentent aussi pour les producteurs et les transformateurs. On en reçoit quand même; on a nos donateurs, mais les quantités sont moindre et ne suivent pas la demande », souligne Mme Bélanger. On peut voir la baisse en approvisionnement en observant les tablettes vides de l’entrepôt de 20 000 pieds carrés.

Du côté du Garde-Manger des Pays-d’en-Haut, on observe également un hausse de la demande de 20 % par rapport à l’année dernière, indique le directeur général, Benoit St-Vincent. « Il y a une augmentation des gens en perte d’emploi, en séparation, en détresse psychologique, de jeunes familles, des personnes monoparentales. […] On est là pour tous ces gens qui vivent des situations difficiles », dit-il.

« J’invite les gens à avoir confiance et à venir nous rencontrer. On peut les aider ou les référer à un autre endroit. Ça fait partie de notre mission », soutient M. St-Vincent.

Ce sont plus de 1 000 familles des Pays-d’en-Haut qui bénéficient de l’aide du Garde-Manger. « Et ce nombre ne cesse d’augmenter. […] Les gens n’en manqueront jamais, mais nos paniers devront être réduits [si on n’a pas de financement]. Le support de la communauté est important », soutient le directeur général. Il souligne par ailleurs que les commerçants de la région offrent un beau support à l’organisme.


La faim dans les Laurentides en chiffres

  • 10 % d’augmentation de la demande en aide alimentaire par rapport à la même période en 2022. C’est une quatrième augmentation de la demande depuis 2019.
  • 1 200 personnes ont dû avoir recours, pour la première fois en mars dernier, aux services de dépannage alimentaire.
  • 76 des 111 organismes desservis par Moisson Laurentides ont signifié avoir manqué de denrées avec pour principale raison de vouloir aider un plus grand nombre de personnes.
  • 30 % d’augmentation de la proportion des enfants ayant recours aux services de Moisson Laurentides pour les services de dépannage alimentaire et plus de 121 % de hausse pour les services de repas.
  • 60 % d’augmentation du nombre de repas servis dans le réseau dans la dernière année.

Les points de collecte dans les Pays-d’en-Haut

La guignolée du Garde-Manger des Pays-d’en-Haut se déroulera le 9 décembre prochain. Elle est donc particulièrement importante cette année. L’objectif de l’organisme est d’amasser 115 000 $.

« C’est la seule collecte qu’on fait durant l’année et c’est notre plus grosse levée de fond. C’est une journée pour aller chercher le maximum de dons, de denrées et de support de la communauté. Ce sera un moment de fête ! », soutient M. St-Vincent.

  • La collecte de denrées d’aliments non périssables, de produits pour bébé, de produits de nettoyage, de produits d’hygiène personnelle dans 9 points de chute de la MRC :
    • Piedmont : Hôtel de ville (670, rue Principale)
    • Sainte-Anne-des-Lacs : Centre communautaire (1, chemin Fournel)
    • Lac-des-Seize-Îles : Hôtel de ville (47, rue de l’Église – porte arrière)
    • Wentworth-Nord : L’Étoile du Nord (3199, chemin Millette)
    • Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson : La Rencontre (2, chemin Masson)
    • Saint-Adolphe-d’Howard : Pic Café Ressources communautaires (1965, chemin du Village)
    • Saint-Sauveur : IGA et Super C
    • Morin-Heights : IGA
    • Sainte-Adèle : IGA, Metro et Café des Bons vivants (910, rue Valiquette)
  • 8 barrages routiers sur le territoire de la MRC
  • Plus de 250 bénévoles en action à travers les 10 municipalités de la MRC pour collecter et trier les denrées aux divers points de chute et amasser les dons financiers.

Une fois les denrées collectées et triées, elles seront distribuées par le biais de leurs six comptoirs alimentaires et des livraisons aux usagers du Garde-Manger. Quant aux dons financiers reçus, ils permettront de compléter les besoins alimentaires et d’acheter les denrées manquantes.

Partout dans les Laurentides

La grande guignolée de Moisson Laurentides et la guignolée des médias auront lieu le 7 décembre prochain. Pour l’occasion, plus de 2 000 bénévoles seront répartis sur plus d’une centaine de points de collecte sur rue et en magasin. Ils récolteront des dons en argent et en denrées de la part de la population.

Cette collecte de fonds représente la plus importante de l’année pour Moisson Laurentides. L’organisme souhaite dépasser le montant amassé l’année dernière, soit de 700 000 $. Puis, durant tout le mois de décembre, c’est la Grande guignolée pour l’organisme. Les gens peuvent se rassembler pour donner des denrées ou des dons en ligne ou en personne.

Les dons sont par la suite redistribués à travers des centaines d’organismes dans les Laurentides.

Quelques nouveautés pour 2023

Moisson Laurentides lance cette année le mouvement Pimp ta tuque ! Chaque bénévole qui participe à la journée de collecte le 7 décembre est invité à « décorer, transformer, éclairer… Pimper sa tuque », peut-on lire dans le communiqué. On dévoilera le top 5 des tuques les plus extravagantes le 8 décembre !

Puis, il sera possible de faire des dons de 5 $ par carte de crédit et de débit dans les commerces participants.

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