Les bars dans une position délicate
Lounge Pub Urbain à Saint-Sauveur
Le 25 juin dernier, les dernières étapes du déconfinement ont été dévoilées, incluant notamment l’ouverture des bars.
Pour Michael Larouche, co-propriétaire du Lounge Pub Urbain à Saint-Sauveur, l’annonce n’a pas changé beaucoup sa situation alors que possédant une cuisine, l’endroit était déjà ouvert depuis le 17 juin.
Une distanciation sociale très difficile
Or, la situation demeure très délicate et compliquée, indique-t-il, alors que le contexte actuel oblige à transformer un endroit de divertissement en un endroit beaucoup plus encadré qu’à l’habitude. Notamment, la distanciation sociale est très difficile à faire respecter. « Du côté des employés, ça se passe bien, ils comprennent notre enjeu. Mais au niveau des clients, honnêtement, c’est plate à dire mais les gens qui sortent dans un bar, je ne pense pas que ce soit ceux qui ont le plus peur de la Covid-19 », souligne Michael. « Les gens arrivent en petits groupes, ils se donnent la main, deux becs sur les joues. Pour certaines personnes, on dirait que rien n’a changé. »
Il précise que des affiches sont installées à l’entrée pour rappeler les consignes de la Santé publique ainsi qu’une station de désinfection. Il y a aussi du purell sur les tables et le personnel nettoie les surfaces le plus régulièrement possible. Michael Larouche souligne que l’objectif est d’éviter le plus possible les débordements, mais que bien qu’ils puissent faire la part des choses, ils ne peuvent pas non plus jouer le rôle de la police.
Il s’agit d’enjeux qui s’ajoutent à un gestion déjà particulière et souvent complexifiée par la présence d’alcool. « En début de soirée, ça respecte beaucoup plus les règles qu’en fin de soirée où les gens sont davantage en état d’ébriété », indique à cet effet le co-propriétaire.
L’effet de la PCU sur l’embauche
Au niveau de l’embauche de personnel, la situation est tout aussi compliquée et frustrante, alors que Michael Larouche peine à trouver de nouveaux employés surtout considérant qu’en raison des mesures, il a besoin davantage de personnel qu’à l’habitude. « Personnellement, avec la PCU qui a été rallongée, j’étais découragé. Pour mon personnel en cuisine, par exemple, je ne connais pas grand monde qui va choisir d’aller travailler en cuisine pour un salaire équivalent à la PCU. C’est difficile de rivaliser et que cela fasse du sens monétairement pour un commerce. Ça nous met un peu dans le pétrin par rapport aux employés », déplore-t-il.
En ce qui à trait à la capacité permise, Michael a reçu comme direction que la distanciation sociale devait être respectée. Ce dernier a donc réduit le nombre de tables et les a distancées pour respecter cette consigne. « Si je voulais que ce soit à moins de deux mètres, il fallait que j’aie des plexiglass partout et ça m’avait déjà coûté pas loin de 1000 $ m’équiper pour mettre des plexiglass autour du bar. Alors j’ai décidé de distancer les tables », explique-t-il.
Inquiétudes pour la suite
D’ailleurs, l’affluence est très importante dernièrement alors que Michael souligne que « ça roule plus qu’à la normal ». Il rajoute : « Les gens se sont ennuyés, ils se sont restreints depuis le mois de mars. Les gens quand il viennent ici, ils n’ont plus envie de faire face à cette musique-là. Ça nous met vraiment dans une position délicate parce qu’en premier lieu, nous sommes une place d’amusement et maintenant, bien qu’il y a toujours eu des règles, nous devenons une place plus encadrée. »
Pour l’instant, chacun des endroits semble respecter du mieux possible les consignes. Mais le co-propriétaire craint pour la suite alors qu’il risque d’avoir de plus en plus de relâchements. Les gens pourraient alors orienter leurs sorties vers les lieux où les consignes sont plus souples. Bref, il s’agira d’un grand défi pour les bars.