Les défis qui attendent son nouveau DG
Par Thomas Gallenne
Chambre de commerce de Sainte-Adèle
À la tête de la chambre de commerce de Sainte-Adèle (CCSA) depuis début janvier, son nouveau directeur général aura bien du pain sur la planche. Avec un centre-ville qui n’en est pas un pour le premier intéressé, qui compte de nombreux locaux commerciaux vacants, la pente sera longue à remonter. Un défi qui ne semble pas décourager l’homme.
Guy Goyer est un p’tit gars de la place. Il connaît bien le territoire et surtout, il connaît tout le monde. De son aveu même, il se considère très chanceux d’avoir décroché cet emploi. «Quand l’annonce de l’emploi a été affichée, je n’étais même pas au courant, raconte-t-il. Le conseil d’administration de la chambre de commerce de Sainte-Adèle avait déjà rencontré et choisi une première personne. Finalement, au dernier jour du processus, la personne s’est désistée et le CA m’a rappelé pour me rencontrer. Finalement, c’est moi qui a eu le poste.» Après avoir fait des études à Trois-Rivières, M. Goyer revient à Sainte-Adèle où il devient directeur des Loisirs pendant près de 13 ans. Par la suite, il prend le poste de directeur régional à la programmation à TV Cogéco, de 1996 à 2010. Enfin, de mai 2010 à novembre 2011, il sera éditeur délégué et directeur des ventes à Trancontinental Média, avec les journaux Point de vue Sainte-Agathe et Point de vue Mont-Tremblant. Réalisant qu’il a des divergences de vision avec les propriétaires, il décide de relever de nouveaux défis ailleurs. Et ce sera dans sa ville natale.
Avoir plus de diversité
Selon Guy Goyer, Sainte-Adèle souffre d’un manque de diversité commerciale. «On n’a pas tous les commerces, c’est un handicap. On n’est même pas capable d’acheter des sous-vêtements pour hommes, dans sa propre ville!» En parcourant la route 117 et des rues telles que Morin ou Valiquette, force est de constater qu’il y a un nombre non négligeable de locaux commerciaux vacants. Comment compte-t-il s’y prendre pour relancer l’économie locale? «Dans un premier temps, avec le CA de la chambre de commerce, on veut sortir des listes de commerces qu’on a besoin. Ensuite, dans les prochains mois, on fera un inventaire des locaux vides, des surfaces disponibles, et on va lancer un appel aux commerçants… On veut attirer des commerces de détail qui répondront à des besoins.»
Il rappelle de plus que la ville compte pas moins de 19 promoteurs immobiliers. «Ils font du développement intelligent, et ils travaillent en collaboration avec les instances municipales, ajoute-t-il. En passant, la CCSA sera présente au salon du Chalet, avec six autres promoteurs immobiliers. On aura deux kiosques, et on s’en va vendre Sainte-Adèle.»
Pas de centre-ville, mais…
À savoir comment il va s’y prendre pour revitaliser un centre-ville qui en a bien besoin, la réponse de Guy Goyer ne se fait pas attendre. «D’abord, on n’a pas de centre-ville. C’est une route qu’on a, et le long de laquelle, les commerces se sont développés. De plus ici, t’as pas le choix, faut se déplacer en auto. Notre municipalité couvre 124 km2.» Et contrairement à d’autres villes où les centre-villes commerciaux sont sur des surfaces planes, celui de Sainte-Adèle est dans une pente, ce qui peut parfois compliquer la tâche à une population qui on le sait est vieillissante.
Dans tous les cas, le DG de la chambre de commerce est convaincu que la dynamisation du centre-ville passe par son embellissement. «C’est hiver, on n’avait même pas de décoration de Noël! Moi cet été, je veux mettre des fleurs le long de la route 117. J’ai pensé à un concours, du style »Fleurir Sainte-Adèle ».» Mais Guy Goyer a d’autres idées dans son sac. Sans entrer dans les détails, il lance l’idée de piétonniser un secteur, en capitalisant sur le concept de marché d’été. En parlant de marché d’été, la phase 1 de la Place des citoyens a été lancée l’été dernier, et la phase 2 verrait l’érection d’un bâtiment avec un plateau sportif. Le DG compte sur ce genre de projet structurant pour redynamiser le centre-ville.
Se rassembler pour être plus fort
Guy Goyer est donc gonflé à bloc. «J’ai Sainte-Adèle tatouée sur le cœur, lance ce fils du pays. Et puis moi maintenant, mes patrons ce sont les commerçants. Et la force pour la prochaine année sera de nous rassembler.» Il ajoute du même souffle que la CCSA a un pacte avec la ville. «On dit: aidez-vous, la ville vous aidera», déclare-t-il.
En exemple, il souligne que la ville modifie l’alimentation électrique de ses lampadaires, lesquels permettront l’accueil de systèmes de décoration et de son pour diffuser de la musique.
Il rappelle que la CCSA tiendra son assemblée générale en mars et qu’il déposera un plan d’action pour la prochaine année.