Les élus sont interpellés afin d’adopter un code du logement

Par nathalie-deraspe

Le Carrefour d’actions populaires de Saint-Jérôme accueillait la semaine dernière la porte-parole du Regroupement des Comités de logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), qui profite de la campagne électorale municipale pour exhorter les futurs élus à mettre sur pied un code de logement dans chacune de leur localité respective.
«On veut des engagements clairs pour des logements en bon état, lance d’entrée de jeu Myriam Raymond du RCLALQ. On ne demande pas une 2e salle de bain et du marbre au salon. On demande de l’eau chaude dans la cuisine, des rampes d’escalier, des logements sans vermine, sans problèmes d’électricité, sans moisissures.»

Contrairement à la croyance populaire, les municipalités détiennent une compétence en matière de logement et peuvent prendre les mesures nécessaires pour améliorer la salubrité de son parc de logements. Après plusieurs avis émis, une municipalité peut décider de son propre chef de faire exécuter les travaux pour ensuite envoyer la facture aux propriétaires récalcitrantes.
«Les villes baissent les bras, déplore Mme Raymond. Pourtant, plusieurs d’entre elles se sont dotées de codes de logement et ce, depuis plusieurs années. Mais sur 1110 municipalités et villes au Québec, moins d’une dizaine ont choisi de le faire. Montréal, Rimouski et Longueuil font partie du lot. À Rimouski, une ville de taille semblable à celle de Saint-Jérôme, on affirme qu’il est d’intérêt général qu’un règlement soit adopté pour maintenir un niveau de salubrité et d’habitabilité adéquat à l’intérieur du parc immobilier résidentiel de la ville.»

Statistiques inquiétante

Les dernières données tirées du Recensement 2006 de Statistique Canada révèlent que 112 755 logements locatifs occupés au Québec nécessitent des réparations majeures et 328 365 auraient besoin d’être rafraîchis.
À Saint-Jérôme, 40% des demandes d’aide au logement enregistrées au Carrefour d’actions populaires font état de moisissures, d’inconfort dû à un taux d’humidité trop élevé et d’une aération inadéquate. La plupart de temps, les plaignants affirment avoir tenté d’interpeller la ville. Ils sont priés de contacter le ministère de l’Environnement, qui leur confie que la salubrité du parc locatif est de responsabilité municipale. «Des ententes pourraient être prises entre la Ville et la Régie du logement pour procéder à des inspections».

Actuellement, les locataires aux prises avec des problèmes d’insalubrité doivent débourser entre 700 et 1300$ pour les services d’un inspecteur. Il faut compter 18,6 mois d’attente pour obtenir une audience à la Régie du logement.
«Bien souvent, les gens vont décider de déménager, quitte à payer trois mois de pénalité pour s’assurer de retrouver la santé. Souvent, le problème se perpétue d’un locataire à l’autre pendant des années. Les gens préfèrent quitter leur logement plutôt que d’attendre», conclut Mme Raymond.

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