Les habitants de Val-David appelés à rêver

Par nathalie-deraspe

Dimanche dernier, ils étaient plus de 80 réunis à l’école St-Jean-Baptiste de Val-David, à vouloir réinventer leur village. «C’est la démocratie sur deux pattes», a confié la mairesse Nicole Davidson.

Malgré un soleil resplendissant et des températures idéales en ce printemps tardif, une armée de citoyens issus de Val-David s’est encabanée tout l’après-midi pour dévoiler sur papier puis, devant public, ses rêves les plus chers pour une municipalité qui l’est tout autant à ses yeux.

De cette faune bigarrée, de jeunes couples avec enfants, des retraités, des travailleurs et des artistes, venus tour à tour participer à cet exercice collectif inusité qui visait rien de moins que de dessiner l’avenir du village. Le tout devant s’effectuer en collégialité et dans un état d’esprit positif, a rappelé Gilles Vaillancourt, un enseignant du cégep de Saint-Jérôme et résident de Val-David mandaté pour animer la journée. 

Deux événements semblables ont eu lieu en 1999 et 2004, a souligné Lucille Rocheleau, coordonnatrice de Val-David en santé et membre du comité organisateur. Les anciens comme les nouveaux avaient à l’époque indiqué leurs valeurs communes et la place que représentaient la culture, le plein air et la vie communautaire dans le cœur des villageois. La Maison du village, le marché d’été, le parc de planches à roulettes et les différentes politiques adoptées par la municipalité au fil des ans sont notamment issus de ces rencontres. 

Du rêve à la réalité

Avant d’amorcer le travail de réflexion, le public a pu se nourrir des rêves de résidents venus livrer directement leur message à l’auditoire. Avec une solide assurance, Colin Dufort, 10 ans, a confié notamment qu’il rêvait de moins d’autos et d’une piste cyclable sur la 117 où on pourrait rouler en toute sécurité. «Et peut-être que dans 20 ans, ce sera moi qui serai le maire», a-t-il lancé devant un public médusé.

Le parc régional devrait demeurer accessible à prix abordable et offrir plus d’animation, de confier à son tour Jeanne Masse-Dufresne, 18 ans. D’autres domaines professionnels seraient à développer pour assurer le retour des diplômés, a ajouté la jeune femme. 

Guy Montpetit, qui figure parmi les fondateurs des Créateurs associés, un regroupement d’artistes qui a vu le jour il y a 40 ans, a rappelé l’influence de la Butte à Matthieu dans le développement de Val-David. «Des amis qui ont parcouru le monde presqu’à pied se sont établis ici. Ceux qui nous ont accueilli nous ont offert leur génie et leur générosité. Et la créativité, c’est le gage de croissance de toute ville.» Selon lui, la seule manière d’éviter le cynisme entre les aînés et les plus jeunes c’est de s’inspirer du mouvement de compagnonnage pour favoriser un esprit de partage de maître à élève.

Les élus présents

Tous les participants sur place ont convenu que les défis qui s’offrent à eux sont nombreux. Autosuffisance, réduction de notre dépendance au pétrole, souveraineté alimentaire. Pour remédier au problème, faire de Val-David un leader environnemental, avec jardins communautaires, récupération de déchets organiques et tutti quanti.

La mairesse Nicole Davidson était sur place, en compagnie des conseillères Barbara Strachan et Dominique Forget. «J’ai été ébahie par la réponse de la population. La municipalité n’aurait jamais pu planter une chose comme celle-là. Là, ça vient de la base.» 

Six autres rencontres sont prévues afin de mettre en branle les divers projets énoncés. La première aura lieu le 29 mai à l’église de Val-David. Le comité organisateur tient une page Facebook et un forum de discussion par thème sera lancé d’ici peu sur le www.egvd.ca.

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