Les Laurentides visent à éliminer 7000 tonnes de GES
Par nathalie-deraspe
Le Conseil régional en environnement des Laurentides invite la population et les organismes de la région à relever le Défi Climat. Initiée en 2008, cette campagne de lutte aux changements climatiques est déployée pour une première fois dans l’ensemble de la province.
L’objectif régional est d’atteindre une centaine d’organismes, soit plus ou moins 500 personnes, pour une réduction globale de 7000 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Ceci correspond à retirer 3200 véhicules de la route durant un an.
Anne Léger, directrice générale du CRE, s’attend à une saine compétition entre régions de même taille. Selon elle, l’enthousiasme est tel que les Laurentides pourraient bien remporter la palme. Au 9 mars dernier, près d’une trentaine d’organismes s’étaient déjà inscrits et dès lors, on dévoilait un tableau comparatif des régions.
En tout, 31 gestes sont proposés, de l’adoption d’une politique d’achat responsable, à l’amélioration de l’efficacité énergétique de l’entreprise aux compensations des émissions de gaz à effet de serre. Le Comité de campagne de chaque organisation recevra une trousse comprenant des outils de communication, des suggestions d’activités et un service de conférenciers. Chacun pourra visualiser ses résultats en temps réel. Plusieurs récompenses attendent les participants, dont un séjour de trois nuits dans les Chics-Chocs. À l’échelle du Québec, les organisateurs estiment qu’environ 50 000 personnes s’engageront à réduire de 70 000 tonnes leurs émissions de GES, ce qui se résume au retrait de quelque 20 000 voitures de la circulation pendant un an.
Communauto à Saint-Jérôme
Dans un même ordre d’idée, Accès a appris que le Centre national en transport avancé (CNTA) agira comme courroie de transmission avec Communauto dans l’établissement d’un projet de partage de véhicules automobiles dans les Laurentides. Une étude de faisabilité sera lancée d’ici les prochaines semaines, mais un sondage interne indiquerait d’ores et déjà que le milieu se montre intéressé par une telle initiative. Marco Viviani, directeur du développementet des relations publiques chez Communauto, précise toutefois qu’il faudra compter plusieurs années avant de pouvoir profiter de l’autopartage à Saint-Jérôme. Bien que le service se soit étendu de Montréal aux villes de Québec, Saint-Bruno, Gatineau et Sherbrooke, l’entreprise opère avec des marges très limitées. «À Sherbrooke, il a fallu 7 ans avant d’atteindre l’équilibre financier», explique-t-il. À l’heure actuelle, plus de 200 organisations offrent ce type service dans plus de 650 villes du monde. Communauto possède pour sa part 1000 véhicules et compte 20 000 usagers.
Du compostage à l’école
La Polyvalente Curé-Mercure, de Tremblant, n’a pas attendu pour agir. Les 1200 élèves de l’établissement commenceront dès avril à composter les restes de la cafétéria, ce qui fera d’eux les premiers étudiants du secondaire à pratiquer le compostage de manière industrielle. Le projet est une initiative de l’enseignant Bernard Férro, qui après avoir assisté à la fermeture du centre de tri situé plus au nord, a suggéré cette voie d’avenir. Depuis sa retraite, les étudiants inscrits en entrepreneuriat au niveau Défi ont pris le relais, avec l’aide du professeur Christian Richer. Le seul autre bioréacteur du genre se trouve à l’Université Concordia. Le projet, d’une valeur de 50 000$, a été financé grâce à la participation de la Caisse populaire de Tremblant, du Fonds IGA et de la SADC. Plusieurs autres partenaires ont fourni le nécessaire pour construire un abri et ainsi éviter toute forme de vandalisme.
L’école vise à fabriquer deux tonnes de compost par an. Le bioréacteur est en mesure d’en produire jusqu’à 10 fois plus durant la même période et le comptoir alimentaire s’est déjà montré intéressé à y adjoindre ses propres résidus. «Il y a encore du travail à faire, admet le directeur Yves Lachance et il y aura des habitudes à instaurer, mais l’enthousiasme est là.» Timothé Gariépy, 17 ans, préside le conseil d’administration de la coopérative, qui fait également dans la fabrication de sacs recyclable et de coussins en tissus recyclés. Il est tellement emballé par le projet qu’il entend bien garder un œil dessus au-delà du secondaire. Ce futur agent de protection de la faune rêve même d’un plus gros composteur qui pourrait accueillir les résidus de tous les commerces d’alimentation du coin.