Photo : Nordy - Davy Lopez

Les municipalités s’engagent à protéger la rivière du Nord

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Une vingtaine de municipalités ont signé une déclaration commune où elles s’engagent à protéger et à améliorer la qualité de l’eau de la rivière du Nord et de son bassin versant, mardi 15 avril, à la Place des citoyens de Sainte-Adèle.

Cette déclaration est le fruit d’une réflexion amorcée en décembre 2023, et est saluée comme « une avancée significative dans la gestion intégrée et durable des ressources en eau dans la région » par Abrinord, l’organisme de bassin versant de la rivière du Nord.

« Cette déclaration est un premier pas pour démontrer collectivement que la région est mobilisée et que la rivière du Nord est importante pour les élus », explique Mélanie Lauzon, directrice générale d’Abrinord.

11 engagements

« Nous, maires, mairesses, conseillers et conseillères des municipalités du bassin versant de la rivière du Nord, joignons nos voix pour nous engager envers la protection et l’amélioration de la qualité de l’eau de notre territoire, consolidant ainsi notre souhait d’agir de manière ambitieuse à la poursuite de cet objectif commun », peut-on lire dans la déclaration.

Celle-ci contient 11 engagements, comme d’améliorer la gestion des eaux usées et celle des eaux pluviales, de réduire l’utilisation et le gaspillage de l’eau, de protéger les milieux humides et hydriques, et de rendre conformes les installations septiques, entre autres.

« Motivées à agir »

En août 2023, Fondation Rivières a publié une étude sur la qualité de l’eau de la rivière du Nord. Celle-ci révélait que la rivière pourrait être baignable, si les eaux usées étaient mieux traitées. Elle identifiait également plusieurs sources de contamination, à Sainte-Adèle, Piedmont, Prévost et Saint-Jérôme. Ces municipalités avaient alors indiqué être déjà à pied d’oeuvre pour corriger ces lacunes dans leur gestion des eaux usées et pluviales.

« Ç’a amené les municipalités et Abrinord à avoir une conversation sur les défis auxquels on faisait face. Et on a vu que les municipalités sont vraiment motivées à agir. Il n’y a pas un manque de volonté », souligne Mme Lauzon.

Avec cette déclaration commune, les municipalités s’engagent à améliorer leurs pratiques, et à partager leurs ressources et leur expertise. « L’objectif est de renforcer la solidarité entre l’amont et l’aval, et de mettre de l’avant la notion de gestion intégrée. »

Dans les prochaines années, Abrinord fera aussi avec les municipalités des « diagnostics plus approfondis » sur différents aspects, comme la gestion des eaux de ruissellement, la mise à niveau des infrastructures, et la réglementation.

Pourquoi protéger ?

Plusieurs municipalités ont leur source d’eau potable dans la rivière du Nord. Protéger la qualité de l’eau est donc d’abord un enjeu de sécurité publique, souligne Mme Lauzon.

De plus, une rivière saine supportera une plus grande biodiversité. « Plus la rivière est en santé, plus il y aura d’espèces qui peuvent y vivre. » Cela a aussi un impact sur la pêche et les poissons qui réussissent à se reproduire, ajoute-t-elle.

Rendre la rivière du Nord baignable ?

Il faut aussi considérer le potentiel récréotouristique de la rivière, que ce soit pour les embarcations ou la baignade. « Il y a des journées où la rivière du Nord est sécuritaire pour la baignade. Mais ça dépend des conditions météo et s’il y a des déversements d’eaux usées. Par contre, on ne peut pas le savoir d’avance, et c’est difficile de dire aux gens qu’ils peuvent se baigner », indique Mme Lauzon.

Pour tester la qualité de l’eau de la rivière du Nord, il faut envoyer des échantillons en laboratoire pour qu’ils soient analysés, ce qui prend du temps. Des technologies existent pour analyser l’eau en temps réel, mais leur implantation sur la rivière n’est pas encore possible, explique la directrice générale.

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