Les producteurs locaux prennent le haut du pavé
Par nathalie-deraspe
Avec l’arrivée de la belle saison, le retour des marchés d’été. À cette bonne nouvelle s’ajoute cette année des initiatives servant à mousser encore davantage l’achat local.
Mercredi, la municipalité de Val-David a annoncé le lancement de la 6e édition des marchés d’été, une activité mise sur pied par Diane Séguin, une ex-villégiatrice de la région qui a voulu transposer sur place l’idée des petits marchés européens. Le maire a profité de l’occasion pour signaler un apport financier de 43 000$ pour les quatre années à venir. Cette somme permettra de mieux accueillir la cinquantaine d’exposants présents dans le village chaque samedi de l’été. La caisse populaire de Saint-Agathe-des-Monts a également décidé de mettre l’épaule à la roue, avec une aide financière qui se traduira par des paniers garnis de coupons à dépenser au marché. De plus, trois bourses annuelles seront distribuées en fin de saison. La première, financée par le Centre local de développement des Laurentides (CLD), sera destinée à la relève, la seconde, venue de l’épicier Jacques Dufresne, soulignera l’excellence d’un produit, tandis que la bourse Coup de cœur, offerte par l’entreprise La Clef des champs, reflètera le choix du public.
Cette année, un petit bistro convivial permettra aux visiteurs de prendre une pause entre deux exposants. Parmi les nouveautés, de l’émeu, des germinations, des petits pots et des mets préparés. Anecdote sympathique s’il en est, la première commande est venue de Tokyo, par un habitué du marché de Val-David qui ne pouvait être présent ce samedi. Le visiteur a fait ses emplettes par téléphone, a raconté Diane Séguin. Un autre marché semblable aura lieu à Tremblant tout au cours de l’été. Avec ses 75 ans bien sonnés, Saint-Jérôme constitue le plus vieux de la province. Environ 70% des producteurs présents à Val-David sont issus des Laurentides.
500 000 $ pour des aliments bios
Pendant que les marchés s’apprêtent à les accueillir, la Table de concertation agroalimentaire des Laurentides (TCAL) poursuit sa campagne de promotion des produits alimentaires de la région mise en place en octobre dernier sous le slogan «Laurentides, j’en mange!». L’organisme vient de lancer 18 fiches recettes réalisables en 30 minutes et moins. Les fiches sont agrémentées d’information sur le produit vedette ou l’entreprise qui le produit (laurentidesjenmange.com) et les 21, 22, 28 et 29 juin prochains, un chef offrira des dégustations culinaires dans l’une ou l’autre des 25 épiceries participantes. Les 14 M$ injectés récemment en promotion par Aliments Québec viennent donner un coup de pouce à cette campagne locale, estime la coordonnatrice de la TCAL, Nathalie Paquin. «C’est important d’encourager ce qui se fait chez nous. Il n’y a pas si longtemps, il y avait un marché dans chaque village. Maintenant, nos produits sont noyés dans les épiceries.
Heureusement, il y a eu beaucoup d’évolution depuis dix ans. Des familles vont maintenant s’approvisionner directement à la ferme ou dans les marchés.»
Au nord, le CLD de la MRC d’Antoine-Labelle va profiter de 480 000 $ issus de pour mettre sur pied un laboratoire rural visant à sou- tenir sur les plans technique et scientifique le développement d’une filière de produits biologiques dans les Hautes-Laurentides. Dans cinq ans, les retombées économiques pourraient frôler le million. Cette subvention provient d’un appel de projets, tenu d’octobre 2007 à mars 2008, suite à la mise en place de la Politique nationale de la ruralité 2007-2014. En tout, 14 projets qui se partageront une enveloppe de plus de 6 millions de dollars.