Les travailleurs hospitaliers de première ligne vaccinés à l’hôpital de Saint-Jérôme
Par Luc Robert
Les travailleurs de la santé de l’hôpital régional de Saint-Jérôme ont reçu une première dose du vaccin contre la COVID-19, développé par le tandem Pfizer-BioNTech.
Il sert à prévenir la maladie causée par le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-CoV-2). Le personnel travaillant aux soins intensifs, à l’urgence, ainsi qu’au bloc opératoire ont ainsi reçu une première dose.
« J’ai eu une petite sensation à l’épaule et un léger mal de tête, soit des réactions habituelles ressenties après l’administration d’un vaccin. Je me sens bien et je ne me suis pas transformé en monstre (rires). Même si j’ai reçu cette première dose, je ferai attention à tous ceux et celles qui attendent la leur », a lancé avec humour Luc Caisse, préposé aux bénéficiaires de nuit, à l’unité des soins intensifs à l’hôpital de Saint-Jérôme.
Celui qui évolue dans le milieu depuis 30 ans avoue qu’avoir été inoculé une première fois change peu son contexte quotidien.
« On était un peu stressé, comme n’importe qui, par la COVID. Les procédures extrêmes nous donnent une protection maximum. On a besoin de ça pour protéger notre famille et nous-mêmes. Mais c’est le temps d’exposition, quand on se trouve avec les patients, qui peut nous mettre à risque. »
Les soins intensifs occupent le 2e étage du centre hospitalier.
« Depuis mars dernier, on prend beaucoup plus de précautions avant d’entrer dans une chambre. On exécute une succession de procédures : lavage des mains, enfiler des gants, une jaquette, un masque et la visière pour une seule chambre… et on recommence à la suivante », a-t-il détaillé.
Virus sournois
Luc Caisse se désole de voir certaines personnes banaliser les mesures de préventions contre le nouveau coronavirus et ses diverses souches mutantes.
« Je trouve ça plate que certains gens voient la COVID comme une banale grippe. Ce n’en est pas une. Quand l’influenza arrive, on sait comment elle va frapper. La COVID, c’est une roulette russe, qui se transmet sans qu’on s’en aperçoive et sans que tu saches à quelle partie de ton corps elle va s’acharner. »
« J’ai vécu le H1N1 et le SRAS. La COVID-19 est de très loin, le pire virus transmissible auquel j’ai eu à faire face dans ma carrière de 30 ans dans le milieu (de la santé). On n’a pas un médicament fixe pour en venir à bout », a lancé Luc Caisse, préposé aux bénéficiaires et instructeur RCR.
Vulgarisateur
Afin de mieux comprendre le fonctionnement du vaccin, M. Caisse invite les lecteurs à consulter la page Facebook d’un vulgarisateur reconnu.
« Tous ceux qui doutent du vaccin de la COVID ou de ce qu’il contient devraient prendre cinq minutes de lecture à la page de M. Jean Barbeau, microbiologiste et professeur à l’Université de Montréal, afin de comprendre comment le vaccin fonctionne. C’est très rassurant, simple et clair, ses explications. »
En parallèle à son travail à l’hôpital, Luc Caisse possède toujours son entreprise « Soins d’urgences enrg. », qui touche au RCR, aux défibrillateurs et aux premiers soins.
« Mes cours de RCR ont un peu baissé le printemps dernier, à cause du confinement. Ça s’est bien poursuivi. Nous n’avons déploré aucun cas de COVID parmi nos 125 élèves. Je suis très minutieux et le protocole est appliqué à la lettre. Le mannequin est ultra-propre et probablement le plus désinfecté des Laurentides (rires). C’est plus compliqué, mais on peut fonctionner quand même. Tant que nous ne disposerons pas d’une connaissance complète de la COVID et de ses variantes, nous devrons composer avec les incertitudes et procédures actuelles. »