L'héritage de Marie-Josée Taillefer

Par Valérie Maynard

Présidente d’honneur de la grande guignolée de Moisson Laurentides

Quand Moisson Laurentides lui a proposé de devenir la présidente d’honneur de sa grande guignolée annuelle, elle a spontanément dit oui. Quatre ans plus tard, elle y est toujours. « Je vais leur coller aux fesses tant qu’ils vont vouloir de moi », rigole-t-elle. Franche discussion avec Marie-Josée Taillefer, une présidente d’honneur taillée sur mesure.

Marie-Josée Taillefer est exactement comme je me l’étais imaginée : franche, directe, gentille et généreuse. Hier une petite fille heureuse, aujourd’hui une maman accomplie et une femme sereine. Une belle personne. Et quand elle évoque ses souvenirs d’enfance, on a l’impression que ça sent bon. Comme si chaque petit racoin de sa mémoire était imprégné de ce plaisir de manger, de goûter, de sentir et de toucher la nourriture. « Ma mère était styliste culinaire. Quand je revenais de l’école, il pouvait y avoir 50 tartes aux pommes dans la cuisine et 15 dindes dans le salon prêtes pour ses photos », se souvient-elle.

Son imaginaire reste aujourd’hui encore frappé par cette pâte à biscuits de Noël que sa mère, Claudette, roulait dans du papier ciré avant de lui demander d’en couper des tranches, délicatement. « Le souci du détail, les belles présentations, ça m’est resté », confie-t-elle.

Puis, il y a eu cette roulotte familiale, installée au pied des pentes du mont Belle-Neige. Marie-Josée avait 13 ans. « Mes parents avaient construit une petite rallonge en bois. On enlevait nos skis, puis on entrait dans la roulotte, comme dans un igloo. Et là, ma mère nous attendait avec des steaks au poivre et on mangeait à la chandelle, tous collés les uns sur les autres. » Un bonheur qui goûte encore bon, même après toutes ces années, et qu’elle recrée depuis, avec sa famille, au quotidien. « Chez nous, on mange toujours à la chandelle, peu importe ce qu’on mange. La nourriture nous rassemble, tous les soirs. On ne mange jamais devant la télé. Nos soupers, à René (Simard) et moi, avec nos enfants, nous ont toujours permis de faire des mises au point, de parler de ce qui n ous arrivait, d’évacuer notre stress, raconte-t-elle avant de poursuivre. Faire à manger, ça fait partie de moi. Quand ça sent bon dans la cuisine, c’est comme si ça annonçait qu’il va se passer quelque chose, une rencontre, quelque chose d’émotif. »

Encore aujourd’hui, la tradition se perpétue, au-delà de ses enfants devenus adultes. « René et moi, on est incapables de manger dans une cafétéria, par exemple. On a besoin de calme, d’ambiance, de chandelles… » Au fil de la conversation, Marie-Josée admet volontiers qu’elle entretient un rapport particulier avec la nourriture, d’une part parce que, comme tout le monde, elle doit manger sainement pour vivre en santé, mais aussi de par son travail qui l’amène à côtoyer de grands chefs, ce qui fait parfois pencher la balance du côté de l’excès, reconnaît-elle. « J’ai l’impression de vivre constamment entre la gourmandise et la privation. Parce que la santé passe aussi par la privation. »

Sans compter cette troisième dimension qui s’ajoute, celle de l’écoresponsabilité : bien gérer son frigo, éviter le gaspillage. « Ma mère ne nous a jamais dit à mes frères et à moi de finir notre assiette. Elle nous invitait plutôt à en prendre moins et à nous resservir si on avait encore faim. J’ai fait la même chose avec mes enfants. »  

Présidente d’honneur, un travail sérieux

Son travail à Moisson Laurentides, Marie-Josée le fait avec sérieux. « Parce qu’on aide vraiment des gens qui sont dans le besoin. On les aide à garder la tête hors de l’eau. Je suis comme tout le monde et je mange comme tout le monde, trois fois par jour. Mais quand tu vis une situation précaire, que tu n’as pas assez d’argent pour manger, l’aide alimentaire, le panier que tu reçois fait toute la différence. »

« En plus, quand vous donnez à Moisson Laurentides, vous savez que vos dons vont servir à des gens qui habitent les Laurentides. C’est pour ça qu’il faut que notre voix soit forte et entendue », termine-t-elle. La grande guignolée de Moisson Laurentides se déroulera ce jeudi 3 décembre, sur tout le territoire des Laurentides, de Bois-des-Filion à Mont-Laurier. Pour connaître les points de collecte, visitez le www.moissonlaurentides.org.

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