L’Hôpital laurentien propose une offre alimentaire 100% améliorée
Par nathalie-deraspe
La petite cantine du centre hospitalier de Sainte-Agathe-des-Monts a fait place à un bistro santé des plus alléchants de 70 places. Accès avait déjà dénoncé l’insalubrité qui y régnait. Lors de notre passage il y a deux ans, un poulet cru a traîné de longues minutes sur un comptoir malpropre, les fruits au frigo étaient moisis et l’endroit respirait la saleté et la friture.
Fait inquiétant, les inspecteurs du MAPAQ ont préféré à l’époque fermer les yeux plutôt que de condamner la situation. Une des employées du nouveau bistro santé en témoigne. «J’ai travaillé là durant 10 ans, confie Linda. Les jours où j’étais là, je passais mon temps à nettoyer les frigos et les comptoirs. C’était toujours crotté. Quand j’ai vu arriver le MAPAQ, je me suis dit : enfin, ils vont faire quelque chose! Mais non. Ça m’a vraiment frustrée.»
L’hôpital se défend en disant qu’il y a eu beaucoup de résistance au changement. Il semble que les discussions n’aient pas été faciles avec l’ex-concessionnaire. Il a également fallu travailler à modifier les habitudes de la clientèle, explique le directeur des communications de l’établissement, Alain Paquette. «Une frite et deux hot-dogs, ça coûte moins cher qu’une bonne soupe et un panini.»
Le jour et la nuit
Il aura fallu deux ans au comité 0-5-30 pour engager la transformation. Le local exigu a été abandonné au profit d’une allée largement éclairée qui comporte trois zones d’accueil pouvant servir tant aux usagers et à leur famille qu’aux médecins et autres employés de l’hôpital. «On a fait appel à la créativité des gens d’affaires de la région», explique Alain Paquette. L’appel d’offres a finalement été remporté par les propriétaires de La Gourmandine, un traiteur resto santé situé sur la rue Saint-Vincent. Ceux-ci constituent la deuxième génération de la famille Lee à exploiter un restaurant à Sainte-Agathe. Même la grand-maman concocte des petits plats au buffet chinois Lin Wah.
L’entreprise a investi pas moins de 250 000$ pour rafraîchir un corridor qui autrefois ne payait pas de mine et transformer le tout en Café gourmet santé. On se croirait n’importe où sauf à l’hôpital. Des petites tasses à pois aux cabarets à motifs ensoleillés, tout a été pensé. Au menu, salades, potages, fruits, yogourts et desserts maison. La cuisine est nickel. De larges comptoirs de quartz facilitent l’hygiène. On n’a pas lésiné non plus sur le décor. Moulures et larges poutres de bois, chaises vernies trois fois plutôt qu’une.
Eugénie prépare les mets au jour le jour pendant que son époux Nicolas Texier s’affaire aux pâtisseries (qui sont succulentes, en passant!). Tout est transporté le matin-même au bistro et Serena se charge du service. Elle qui détient une maîtrise en histoire, a voulu tenter l’expérience familiale. «C’est beaucoup de travail, confie-t-elle. Nous sommes ouverts de 7h30 à 20h30 le soir et certains préfèreraient qu’on le soit 24 heures sur 24. On ne pensait pas avoir autant de succès. Ça va très bien.» Même les machines distributrices proposent une offre alimentaire plus nutritionnelle. Prochaine étape, la récupération. «Tout un mandat, admet Alain Paquette. Mais un comité a déjà commencé à travailler là-dessus.»