Ligne 120 kV Grand-Brûlé — Dérivation Saint-Sauveur
Par Valérie Maynard
La MRC modifie son schéma d’aménagement et annule la consultation publique
Dur coup pour Saint-Adolphe-d’Howard. Après avoir adopté, à la majorité, le projet de règlement visant à modifier son schéma d’aménagement et de développement, ce qui aura pour effet de permettre le passage de la ligne 120 kV Grand-Brûlé — Dérivation Saint-Sauveur sur son territoire, voilà que la MRC des Pays-d’en-Haut annule la consultation publique initialement prévue le 6 décembre.
C’est par voie de communiqué que le préfet suppléant de la MRC des Pays-d’en-Haut, André Genest a fait savoir «qu’après une relecture plus minutieuse de la part de l’aménagiste André Boisvert de la procédure de modification du schéma d’aménagement et de développement prévue aux articles 150 à 157 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme et suite à une validation auprès de la direction régionale du MAMOT, il convient de préciser et corriger les étapes applicables.» Ce qui se traduit, au final, par l’annulation de la consultation publique qui devait se tenir au Mont-Avalanche, à Saint-Adolphe-d’Howard, le 6 décembre prochain.
Rappelons que le 28 juin dernier, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles demandait, par lettre, à la MRC de modifier son schéma d’aménagement de développement, ouvrant ainsi la voie au projet de ligne à haute tension d’Hydro-Québec, ce à quoi les maires avait finalement acquiescé, sur division, en septembre.
Saint-Adolphe-d’Howard devant la Régie de l’énergie le 1er novembre
Le 11 octobre dernier, lors du conseil des maires de la MRC des Pays-d’en-Haut, la mairesse de Saint-Adolphe-d’Howard, Lisette Lapointe, dans un ultime plaidoyer, a tenté de convaincre ses collègues de suspendre leur décision de modifier le schéma d’aménagement jusqu’à ce que le processus d’autorisation du projet devant la Régie de l’énergie soit complété et que le conseil des maires exige d’obtenir toutes les études d’impact environnemental nécessaires à la prise de cette décision. Par vote, huit maires ont rejeté sa demande. Seul le maire suppléant de Wentworth-Nord, André Soucy a donné son appui à Saint-Adolphe-d’Howard.
Dans la salle, les réactions ont été immédiates. «Honte à vous», a lancé la conseillère municipale de Saint-Adolphe-d’Howard, Monique Richard, visiblement bouleversée par cet acte de scission de la part des maires. Cette dernière a d’ailleurs fait parvenir une lettre au premier ministre Philippe Couillard afin d’obtenir une rencontre avec lui pour que «cesse le saccage».
Plusieurs membres du comité aviseur étaient également présents dans la salle, dont Sarah Perreault, bénévole de la première heure, pour qui cette décision du conseil des maires dépasse l’entendement. «Ce projet est dévastateur et une catastrophe pour Saint-Adolphe-d’Howard», a-t-elle fait valoir. Dans un communiqué émis au lendemain de la séance, le comité aviseur parle de «jour sombre dans l’histoire de la MRC des Pays-d’en-Haut et de solidarité brisée».
«À l’exception de la mairesse de Saint-Adolphe, Lisette Lapointe, et du maire suppléant de Wentworth-Nord, André Soucy, tous les autres maires, c’est-à-dire, Gilles Boucher (Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson), Monique Monette Laroche (Sainte-Anne-des-Lacs), Robert Milot (Sainte-Adèle), Jacques Gariépy (Saint-Sauveur), Clément Cardin (Piedmont), Tim Watchorn (Morin-Heights), Yves Baillargeon (Lac-des-Seize-Îles) et Jean-Pierre Nepveu (Estérel) ont décidé de renier en quelque sorte la Charte des paysages des Laurentides, l’une des premières du genre au Québec, et de sacrifier le territoire de Saint-Adolphe.»
Soulignons que Saint-Adolphe-d’Howard se retrouvera devant la Régie de l’énergie, le 1er novembre prochain, afin de faire entendre sa demande révision de la décision de la Régie annoncée en août dernier, et laquelle donne le feu vert à Hydro-Québec pour le passage de la ligne à haute tension sur le territoire.