Ligne à haute tension à Saint-Adolphe-d’Howard
Par Valérie Maynard
La mairesse Lapointe blâme Gilles Boucher
« Saint-Adolphe-d’Howard est toute seule maintenant. C’est vous qui avez lancé cette opération. Vous avez une large responsabilité de ce qui s’en est suivi. » Ces mots, destinés au maire de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, Gilles Boucher, ont été prononcés par Lisette Lapointe, dans la foulée des événements survenus depuis la décision du conseil des maires, l’automne dernier, d’autoriser la modification du schéma d’aménagement et de développement de la MRC des Pays-d’en-Haut.
Comme on le sait, ces modifications ouvrent la porte, dans ce cas-ci, au passage de la ligne à haute tension d’Hydro-Québec, entre autres, à Saint-Adolphe-d’Howard, mais aussi plus largement sur tout le territoire des Pays-d’en-Haut.
Ce que Mme Lapointe ne digère pas, c’est que cette décision soit survenue, après trois ans d’unanimité au sein du conseil des maires dans le dossier de la ligne à 120 kV du Grand-Brûlé — Dérivation Saint-Sauveur, et au moment où la mairesse de Saint-Adolphe-d’Howard se trouvait en vacances, en Europe. « Avez-vous subi de l’intimidation pour que vous n’attendiez même pas mon retour? », s’est enquise Mme Lapointe. De toute évidence, les blessures tardent à se cicatriser dans cet épineux dossier de ligne à haute tension.
Coup de poignard en plein cœur
La décision du conseil des maires d’accepter et d’autoriser les modifications au schéma d’aménagement et de développement de la MRC a été entérinée lors du conseil des maires du 11 octobre. Adoptée à la majorité, cette décision fait suite à une demande du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles de modifier le schéma afin de permettre le passage de la ligne à haute tension, entre autres, sur le territoire de Saint-Adolphe-d’Howard.
Pis encore, estime Mme Lapointe, la décision est survenue avant même que Saint-Adolphe-d’Howard puisse aller plaider sa cause devant la Régie de l’énergie, ce qu’elle a fait le 1er novembre. « Vous n’imaginez pas le coup de poignard que j’ai reçu en plein cœur quand l’avocat d’Hydro-Québec a brandi la résolution en criant ‘‘nouveau contexte’’ », se désole-t-elle encore.
Attentif aux propos de Mme Lapointe, le préfet suppléant s’est au final contenté de répéter : « Pour nous, le dossier est clos ».
« Le dossier est peut-être clos pour vous, cher monsieur, mais pas pour nous », a répondu Mme Lapointe.
Le montant des frais engagés dans cette démarche de demande de révocation n’est pas encore déterminé, le dossier n’étant pas finalisé. Mais on sait d’ores et déjà que lors de la démarche initiale, la Régie avait autorisé le remboursement d’une part importante des dépenses engagées par la municipalité, soit la somme de 101 265 $ sur 125 110 $.
Pour l’heure, aucune décision n’a encore été rendue par la Régie depuis l’intervention de la municipalité, le 1er novembre dernier.