Ligne à haute tension à Saint-Adolphe-d’Howard
Par Valérie Maynard
Loin de s’essouffler, la mobilisation prend de l’ampleur
Si Hydro-Québec tablait sur l’essoufflement des gens qui refusent de voir des pylônes électriques se dresser sur les montagnes de Saint-Adolphe-d’Howard, force est de constater qu’au contraire, la mobilisation fait preuve d’une vigueur renouvelée. Mise à jour sur un dossier qui fait les manchettes depuis quatre ans.
Le 8 octobre dernier, devant une centaine de citoyens venus assister à une séance d’information, les quatre candidats à la mairie de Saint-Adolphe-d’Howard, Alain Bouchard, Claude Charbonneau, Réjean Gravel et Mathieu Harkins ont unanimement donné leur appui au comité aviseur de Saint-Adolphe qui, dans les prochaines semaines, compte mener des actions plus musclées afin d’interpeller le monde politique.
Quelques jours auparavant, des membres du comité aviseur avaient rencontré Christine St-Pierre, ministre responsable des Laurentides, une rencontre décevante, selon eux. « Mme St-Pierre nous a semblé avoir une connaissance très mince de ce dossier et de ses enjeux. De plus, elle ignorait que Saint-Adolphe fait partie d’Argenteuil, seul comté libéral des Laurentides. »
Nouveau ministre, nouvel espoir
À quelques jours du début des travaux de déboisement, Saint-Adolphe-d’Howard refuse d’abdiquer. « Beaucoup de propriétaires ne sont toujours pas entendus avec Hydro-Québec », souligne la mairesse, Lisette Lapointe.
Le 26 septembre dernier, les trois partis de l’opposition à l’Assemble nationale, Québec solidaire, la CAQ et le Parti Québécois, ont déposé un projet de motion demandant au gouvernement de lancer une réflexion sur l’enfouissement des fils à Saint-Adolphe, motion rejetée par les élus libéraux.
La semaine dernière, le comité aviseur a intensifié ses actions en faisant parvenir un petit mot quotidien à tous les élus de l’Assemblée nationale. « Dans un des mots, on les invite tous à venir admirer pour la dernière fois les paysages des Laurentides », indique Sarah Perreault, du comité aviseur. Une façon d’élever le débat à l’échelle du Québec et de « garder le dossier vivant », explique-t-elle.
Vendredi, une rencontre technique entre la municipalité et Hydro-Québec a ravivé l’espoir, alors que les experts ont confirmé la faisabilité de l’enfouissement des fils. Seul le coût (58 millions $ pour une distance d’environ 10 km, estime Hydro-Québec) fait obstacle. « C’est un gros montant, convient Mme Lapointe. C’est même le double que ce qu’on avait estimé. Mais sur une période de 50 ans, ce n’est pas tant que ça. »
La nomination de Pierre Moreau à titre de nouveau ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles pourrait aussi changer la donne. La mairesse espère une rencontre avec le ministre Moreau dans les prochains jours. Une demande de moratoire par la municipalité est également envisagée. « Il est minuit moins, c’est vrai. Mais il n’est pas trop tard. On peut encore modifier le tracé et considérer l’enfouissement d’une partie de la ligne sans en retarder sa mise en service », termine-t-elle.