Line Chaloux rêve d’un pacte social

Par nathalie-deraspe

Clara Bourgeois serait fière de sa petite-fille. Au-delà d’avoir mis sur pied une fondation en l’honneur de son aïeule et réussi à réunir sous un même toit une trentaine d’organismes et d’assurer aux immigrants fraîchement débarqués un accueil des plus favorables, Line Chaloux, directrice générale du Coffret, aspire désormais à ce que les Laurentides en fassent davantage en terme de coopération communautaire.

On pourrait l’appeler la femme pieuvre. L’ancienne église de la paroisse Sainte-Marcelle, à Saint-Jérôme, rebaptisée sous sa gouverne le Mériden 74, est à Line Chaloux ce que l’Arche est à Noé. C’est là qu’elle y mijote ses plus récents projets. Le cerveau en ébullition. Entre trois rencontres, une bouchée et quelques rapports tapés à la va-vite sur un clavier d’ordinateur.

Elle me reçoit dans la même urgence que si nous venions d’être sauvés d’une quelconque catastrophe naturelle. Comme s’il fallait agir sur-le-champ au risque d’y perdre la vie. Tant pis pour celui dont elle a reporté à deux fois le rendez-vous. Il devra patienter, le temps de trouver une façon de plus pour améliorer le sort du monde. Et elle a un filon.

Dur de l’imaginer en pleine farniente, les orteils plantés dans le sable. Il faut trouver à nourrir tout ce monde, à soulager la misère, à aplanir les injustices. Avant que la nuit ne tombe. Pour de bon.

Développer une vision commune

Véritable marathonienne au service de la paix, Line Chaloux en a marre de voir les organismes communautaires vivoter. «C’est dur de se projeter dans l’avenir quand tu ne sais même pas d’une semaine à l’autre si tu vas être en mesure de payer ton monde. Et tous ceux et celles qui travaillent dans le domaine communautaire vivent la même situation.»

La récipiendaire du prix «Rosa Parks et Virginia Durr» pour son implication au plan des relations interraciales estime qu’il faut développer la voie associative. À ce titre, Line Chaloux ne voit pas de mal à ce que le privé fasse sa part et s’associe davantage au développement de projets communautaires. «La personne en affaires est avant tout un citoyen», rappelle-t-elle. Et en ce sens, nul ne peut échapper à sa responsabilité citoyenne. Une entreprise ne devrait-elle pas être tenue de s’investir d’une manière ou d’une autre dans une région où elle tire la majorité de ses profits?

Jeudi matin, le Méridien 74 sera l’hôte d’une première rencontre visant à solidariser les actions entreprises dans la région et mobiliser les acteurs communautaires en vue d’aboutir à des projets novateurs et inspirants pour l’ensemble de la collectivité. La table est mise, lance Line Chaloux.

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