L’opération d’une patiente est reportée
Par nathalie-deraspe
Monique Chaurette a tout de la patiente patiente. En avril 2008, on lui décèle un important problème oculaire. Elle doit malgré tout patienter sur une liste d’attente, après un passage obligé à l’urgence en décembre. Par deux fois, on reporte son opération. Bienvenue à la case départ.
Monique Chaurette est à bout de souffle. Elle a une cataracte dans un œil. L’autre subit tellement de pression, que les médecins lui confirment qu’il y a un début de décollement de la rétine. La résidante de Piedmont a célébré son 65e anniversaire la semaine dernière. Elle ne peut plus se servir de son véhicule, tant sa vision est mauvaise. «J’ai même fait un accrochage», confie-t-elle.
L’ex-enseignante devait aller prendre soin de son petit-fils en Europe en fin d’année, mais a dû reporter ses projets en attendant l’opération. «Ils ne te disent rient et c’est bien indiqué de ne jamais téléphoner», soupire-t-elle exaspérée.
Depuis trois jours, Monique Chaurette suivait le protocole à la lettre. Avant chaque opération, les patients doivent appliquer un certain nombres de gouttes médicamenteuses aux yeux. En février, Mme Chaurette a vue sa chirurgie reportée, sous prétexte qu’il y avait une épidémie de grippe à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme. On lui avait promis qu’elle serait vue ce mois-ci. Mais on vient de lui apprendre le matin-même de l’opération que tout est une fois de plus reporté. L’hôpital n’est pas même en mesure d’en indiquer les raisons, ni de prévoir quand elle sera enfin opérée.
Un autre voyage à l’eau
«Ma fille a besoin de moi cet été, clame-t-elle. J’ai déjà acheté mon billet d’avion. Je dois partir le 2 juillet. Mais il me faut au moins trois rendez-vous après mon opération», panique-t-elle.
Monique Chaurette craint par-dessus tout devoir annuler une seconde fois son voyage en Europe. « Est-ce qu’ils veulent absolument que j’aille au privé?, lance la jeune retraitée. Si j’avais de l’argent, j’irais. Ça fait 3 jours que je me mets de gouttes, je ne peux plus conduire le soir, ni même le jour. Je ne peux rien faire par moi-même. Et ça me fait tellement mal!»
Mercredi, le ministre Yves Bolduc a déclaré qu’il refusait l’approbation de projets de nouvelles cliniques ophtalmologiques. L’une d’entre elles aurait été établie à Saint-Jérôme. Le coût des installations est trop élevé, a-t-il indiqué.