L’Ukraine de Zelensky : Un petit homme de grande envergure
Par Luc Robert
Le Piedmontais Martin Nadon n’est guère surpris de la résistance qu’offrent Volodymyr Zelensky et ses soldats aux envahisseurs russes.
M. Nadon a fait partie d’une mission de 15 personnes de l’ONU en avril 2019, lors des élections qui ont porté Zelensky au pouvoir à Kyiv.
Zelensky a alors battu le candidat Petro Porochenko, avec 73,2 % du suffrage au 2e tour. Pour se donner une plus grande marge de manœuvre, il a déclenché aussitôt des élections anticipées, qui lui ont procuré la majorité absolue des sièges à la Rada, le parlement ukrainien.
« Zelensky est devenu le plus jeune président de ce pays à 41 ans. Je l’ai rencontré quand il est venu déposer sa candidature. C’est un petit homme de 5’03’’, mais de grande envergure. Le contraste était assez saisissant, quand je lui ai serré la pince, car je fais 6’04’’ », s’est souvenu Martin Nadon.
Avocat de formation, Zelensky s’est fait connaître comme humoriste et acteur. Il joue actuellement le rôle de sa vie, tout en demeurant omniprésent à la télévision, malgré les bombardements incessants.
« Il a notamment incarné le rôle d’un personnage de professeur d’histoire, élu président qui combat la corruption, dans la série télévisée Serviteur du peuple, de 2015 à 2019. C’est distribué ici sur Netflix. Cela a aidé à créer sa légende, en vrai, lorsqu’il s’est pointé en politique », a constaté M. Nadon.
Quatre visites
Martin Nadon adore cet ex-pays de l’Est, dont les ambitions de joindre l’OTAN ont frustré Moscou.
« Je suis allé en Ukraine à quatre reprises, dont en vacances à une occasion. En 2004, lors de la révolution orange, j’ai acheté le foulard à leurs couleurs. Odessa est une ville formidable à visiter, au sud, avec son port de mer. Ça vient me chercher quand des belles villes sont pilonnées et détruites. Il faudra voir la réaction des Américains si Zelensky devait décéder au cours de cette guerre. »
Avant de superviser l’élection de 2019, Martin Nadon a aussi œuvré sur le continent sud-africain.
« Entre autres, j’ai suivi les élections de 2006, de 2012 et de 2018 au Congo. Le dernier scrutin m’a vraiment atteint, parce qu’on a vu des choses pas trop catholiques. Quand c’est ta mission, tu veux que tout se passe sur des roulettes. J’ai demandé ensuite d’aller superviser en Ukraine, pour me libérer le moral de situations rocambolesques en Afrique. »
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Un excellent documentaire sur le sujet: Donbass d’Anne-Laure Bonnel sur You Tube.