Manger frais à peu de frais
Par Martine Laval
Les jardins collectifs
À 27 ans, Heather s’implique dans sa communauté pour venir en aide aux plus démunis. L’été dernier, elle a fait partie de la mise en production d’un acre de terre aménagé en jardins collectifs, nouvelle initiative au sein de la municipalité de Morin-Heights.
C’est dans le cadre du projet d’entraide de la Coopérative de Solidarité Hélios mise sur pieds par Doris Harrison et Denis Lemieux, que s’inscrivent les jardins collectifs. La mission étant d’aider les individus et les collectivités à développer leur souveraineté alimentaire par la création de jardins potagers et par l’achat local, Heather s’est empressée de mettre la main à la terre pour en faire partie, en parallèle de son implication dans le Marché fermier de Morin-Heights. «Plus de 400 familles sont dans le besoin dans la MRC des Pays-d’en-Haut. Même si on n’a pas été en mesure de cultiver tout l’espace alloué parce que nous n’étions que trois à jardiner et nous avons débuté un peu tard, on a tout de même pu distribuer le fruit de notre récolte au Château des aînés, aux enfants de l’école primaire de Morin-Heights, et à la Cuisine collective de Saint-Sauveur. C’est un début.»
Transmettre les savoirs (savoir-faire et savoir-être) est un autre but de la Coopérative de Solidarité Hélios. Les moyens pour ce faire passeront par les éco-marchés de solidarité régionale et les marchés publics pour rapprocher les producteurs locaux et les consommateurs afin d’assurer un approvisionnement de produits sains; les cafés de village, particulièrement dans les localités dépourvues de lieux de rencontres et d’échanges, pour faciliter la promotion d’une saine alimentation et favoriser l’expérimentation de repas-santé qui permettront la découverte de nouvelles recettes et de nouveaux aliments; les jardins du cœur qui serviront à l’intégration à l’emploi tout en assurant un approvisionnement de denrées fraîches pour les Garde-mangers locaux; les apprentis-jardiniers qui interviendront dans les différents jardins de solidarité, collaborant ainsi à la sécurité alimentaire; les anges de l’horticulture, bénévoles qui supporteront les apprentis-jardiniers dans leurs interventions visant à favoriser l’inclusion des différentes classes sociales par une participation citoyenne de tous âges; des rangs pour la faim pour sensibiliser les différentes catégories de jardiniers et les intervenants de l’agro-alimentaire à l’importance de leur implication dans les projets d’aide aux plus démunis; poireau et ciboulette pour initier les plus jeunes au jardinage écologique, en collaboration avec les camps de jour, les CPE, et les écoles; lesjardins de solidarité Hélios, association provinciale qui regroupera les différents organismes de promotion du jardinage solidaire.
À Saint-Sauveur existent également les jardins communautaires dont s’occupait Yvon Corbeil, bénévole très impliqué malheureusement décédé au printemps dernier. Pour lui, il s’agissait pour les gens de se doter non seulement d’un mini-marché mais de briser la solitude, d’aider son prochain, de redistribuer autour de soi. Il était toujours prêt à donner un coup de main et chaque année, agrandissait l’espace qui comprenait déjà une quarantaine de mini-jardins.
Aménager son petit lopin de terre est une belle façon de manger frais à bien peu de frais, sinon l’effort qu’on y met pour le cultiver et l’entretenir. Non seulement on se nourrit du fruit de son labeur et on profite du bon goût des légumes et fruits fraîchement cueillis, mais on peut faire des réserves en préparant des conserves, en congelant, et ainsi nous rappeler l’été toute l’année. Les jardins potagers, une autre façon d’aider à combler ses besoins et à cultiver l’entraide. Mettons la main à la terre. Ça fait du bien et c’est si bon.