Marc Gascon toujours allergique aux caméras

Par nathalie-deraspe

Conseil de Saint-Jérôme

Malgré l’absence de règlement en ce sens, le maire de Saint-Jérôme et nouveau président de l’Union des municipalités du Québec a de nouveau interdit le captage par vidéo d’une séance du Conseil de ville.

C’était la deuxième fois que l’amateur de photographies Charles Desjardins-Langlois, 23 ans, allait assister à une telle rencontre. En août, le jeune homme s’est permis près d’une trentaine de clichés permettant d’illustrer la soirée. Le 21 septembre dernier, les choses se sont compliquées. Dès que celui-ci a sorti son matériel et s’est installé avec sa vidéo caméra, Jean-Pierre Labrie, bras droit du maire, aurait demandé pour quel média le jeune homme oeuvrait. Comme il était là à titre personnel, Charles Desjardins-Langlois s’est dès lors fait interdire de filmer la soirée.

C’était sans compter sur son oncle, Alain Langlois, membre du parti de l’opposition Action Saint-Jérôme et candidat défait lors des dernières élections. «Je lui ai dit: Sors-moi le règlement qui dit qu’on n’a pas le droit. Pour l’instant, on filme.» Son neveu s’est plié à ces directives, mais après avoir capté les premières minutes de la période de questions, située en début d’assemblée, le maire, comprenant que la caméra était toujours allumée, aurait pris la parole. Il a dit: «C’est moi le président de l’assemblée et c’est moi qui décide!», relate Alain Langlois.

La police

intervient

Aussitôt que le maire eût haussé le ton, un policier s’est avancé d’un pas ferme vers les deux hommes. Intimidé, le caméraman en herbe a fermé l’appareil, sous le regard approbateur de son oncle.
«L’article 491 de la Loi sur les cités et les villes indique que les municipalités peuvent statuer en faveur ou non de la présence des caméras aux séances du conseil, convient Alain Langlois. Mais Saint-Jérôme n’a jamais statué dans un sens ou dans l’autre. En France, tout le monde peut filmer. On reconnaît que les élus municipaux sont redevables envers leurs contribuables.»

Le candidat d’Action Saint-Jérôme ne se cache pas de vouloir accumuler des images pour les diffuser sur Internet: «Il y a même une dame qui nous a demandé l’extrait où elle apparaissait!»

Le directeur du Service de police de Saint-Jérôme, Louis Bruneault, se défend bien d’assister aux assemblées du conseil municipal pour faire régner la discipline. «Ce n’est pas la raison de ma présence», affirme-t-il. C’est une habitude instaurée en début de mandat (avril 2009) pour «parer les coups» et pour répondre aux questions sur la sécurité publique, le bruit, la vitesse ou le civisme. «Le fait que je sois là me permet d’accélérer les dossiers. Au lieu d’aboutir sur mon bureau deux ou trois jours plus tard, je suis là pour rencontrer directement les citoyens et discuter avec eux. Ça court-circuite les délais.»

Louis Bruneault admet tout de même que si le président de l’assemblée, en l’occurrence le maire, décide d’une décision, il fera en sorte que celle-ci soit exécutée, règlement ou non. Le soir de l’incident, son adjoint Dany Paterson le remplaçait.

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