Massif des falaises
Par nathalie-deraspe
Vente imminente des terres de la Corporation ERS
La Corporation pour le développement de la jeunesse ERS serait sur le point de se départir de 1425 acres au pied des falaises qui chevauchent Prévost et Piedmont. Un territoire qui a fait l’objet d’une bataille juridique qui aura duré plus de 4 ans.
Même si seul un septième des terres à vendre sont situées dans la municipalité de Prévost, c’est là que l’acharnement sur la protection du territoire est le plus virulent.
En 2003, le Comité régional des falaises voyait le jour. L’année suivante, Thomas Mulcair, alors ministre de l’Environnement, appliquait l’article 19 de la loi sur la conservation du patrimoine naturel sur 800 acres de terrain, ce qui venait contrecarrer les plans de la Corporation ERS, un organisme à but non lucratif qui s’apprêtait à céder son avoir à un promoteur pour continuer à œuvrer dans le développement de la jeunesse.
Le 13 décembre de la même année, le CRPF demandait au Conseil municipal de Prévost de définir un plan d’action pour la création d’un parc régional dans le secteur. Entre-temps, un recours a été déposé contre Thomas Mulcair et le ministère du Développement durable, de l’environnement et des parcs (MDDEP). La Corporation ERS a finalement eu gain de cause l’été dernier. Les deux parties ont convenu de ne pas révéler les détails de l’entente à l’amiable.
Mauvaise presse
« Depuis 5 ans, tout ce qui est publié est contre nous, déplore le président de la Corporation ERS, Peter Clement. On avait l’air de mauvais citoyens corporatifs. Il ne faut pas oublier que le gouvernement contribue beaucoup moins qu’auparavant à notre cause. Nous ne sommes pas en mesure de donner une entente de conservation. Les terrains perdraient beaucoup trop de valeur et on ne pourrait plus aider les jeunes comme on le fait.»
Le président du CRPF, Claude Bourque, affirme maintenir de bonnes relations avec la Corporation ERS. On a même l’impression que des pourparlers sérieux sont en cours.
«La municipalité de Piedmont a pris des décisions intéressantes, mais pourrait atteindre le record Guinness de la conservation au niveau municipal», ajoute M. Bourque. Que penser de Prévost qui volontairement, déplace le noyau historique du village pour le repositionner à l’entrée de Saint-Jérôme? «On se tire dans le pied», admet le président du CRPF. Et que dire de certains usagers des falaises, qui manquent royalement de civisme en laissant leurs déchets derrière eux? Apparemment, le sujet est revenu sur le tapis à maintes reprises samedi dernier, où plus de 150 personnes ont célébré une journée dédiée aux oiseaux de proie à la gare de Prévost.
Les faucons pèlerins n’étaient pas revenus dans les parages depuis 1955. Ceux-ci peuvent réagir à certains comportements humains inappropriés. Piedmont protège les sommets et interdit toute construction à 100 mètres du pied des falaises. Mais si tout un chacun se décide à aller collationner en haut de la montagne… «Le club d’ornithologie de Mirabel est aux aguets et une police de la faune surveille les environs», mentionne Claude Bourque. Celui-ci concède qu’un paradoxe demeure. Les amoureux du plein air sont aussi une menace à la faune et à l’environnement. La zone de conservation actuelle s’étend sur 25 hectares de terre. Le CRPF est en voie de concrétiser un achat du côté de Saint-Hippolyte. Mais «il est trop tôt pour parler d’un parc», précise Claude Bourque.