(Photo : Archives)

Matières résiduelles : Plus enfouies, moins valorisées

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

De 2022 à 2023, la quantité de matières enfouies a augmenté de 158 tonnes (+1,3 %) dans la MRC des Pays-d’en-Haut. Cependant, les matières recyclées ou compostées ont quant à elles diminué de 776 tonnes (-6,5 %).

« Les citoyens achètent des bacs à déchet supplémentaires et utilisent de moins en moins les bacs de recyclage et de compost. Ils avaient pris de bonnes habitudes en 2020, mais elles ont apparemment disparues. Les gens ne font plus le tri », déplore André Genest, préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut.

Il ajoute que parfois, ce qui se retrouve dans les bacs de recyclage est inadéquat. « Il y a des gens qui mettent des couches de bébé. Je ne sais pas s’ils sont paresseux, mais ils mettent toutes sortes de choses. Ils faudraient qu’ils aient voir à Tricentris pour voir comme ça se passe. » Dès l’arrivée des matières recyclables au centre de tri, les employés font un pré-tri manuellement.

Des bacs non-conformes

L’utilisation de bacs de déchet non-conformes, que les citoyens ajoutent à ceux fournis par la MRC, est devenu un problème sur le territoire, explique M. Genest. « On s’est aperçu de ça à Saint-Sauveur. On a rencontré les gens en janvier. » Des employés de la MRC ont mis des affiches sur les bacs non-conformes, indiquant qu’ils ne seraient plus ramassés.

« En trois mois, on a eu une baisse de 80 tonnes de déchets, et une augmentation de 40 tonnes de matières organiques [compost]. Les gens se sont mis à utiliser le bac brun. Ils ont compris qu’il peut être utile », se réjouit le préfet. Ainsi, la situation s’est déjà améliorée à Saint-Sauveur. « Mais il va falloir faire la même chose dans d’autres municipalités », indique M. Genest.

Fin des sacs de plastique dans le compost

Dès septembre prochain, les sacs de plastique, même ceux compostables, seront interdits dans les bacs bruns. « On était la dernière MRC qui acceptait ce type de sacs », indique le préfet. Le gouvernement du Québec a aussi exigé leur fin.

Les raisons de cette interdiction sont multiples. D’abord, même si le plastique est compostable, il prend « beaucoup plus de temps » à se décomposer. « On se retrouve avec des matières plastiques dans les andains [les monticules de matières compostables]. Ça fait un compost moins intéressant », explique M. Genest.

Ensuite, les sacs contribuent à la formation de méthane. Les matières organiques qui y sont scellées se décomposent sans oxygène. Rappelons que 1kg de méthane (CH4) équivaut à 25 kg de gaz carbonique (CO2) lorsqu’on évalue son impact sur le réchauffement climatique. Enfin, les sacs compostables créent de la confusion avec les autres sacs de plastique.

Comme alternative, on peut utiliser des sacs de papier, du papier journal ou simplement jeter le compost en vrac dans le bac.

Problèmes et retards

Les citoyens sont nombreux, dans les conseils municipaux et auprès du Journal, à rapporter des problèmes ou des retards concernant la collecte des matières résiduelles. Le préfet reconnait être au courant. « Plus il y a de gens qui mettent leur bac au chemin, plus les camions se remplissent rapidement. Donc ils doivent aller au site et revenir », explique-t-il. L’enfouissement des déchets, par exemple, est à Sainte-Sophie, alors que le recyclage est fait à Lachute.

« Dans ce temps-là, il est important de laisser son bac au chemin, pour que l’entrepreneur les prenne. » Les citoyens peuvent aussi contacter Info-Collecte, en téléphonant au 450-229-8052 ou en écrivant au infocollecte@mrcpdh.org, pour signaler un problème.

M. Genest signale aussi que l’entrepreneur Ricova, qui dessert présentement Sainte-Anne-des-Lacs, Piedmont et Saint-Saint-Sauveur, entame un nouveau contrat pour faire l’ensemble de la MRC. Il faut donc s’attendre à une période d’adaptation. « Ce qui arrive, c’est que les employés de l’ancienne compagnie vont donner leur nom dans la nouvelle compagnie. Donc la première compagnie manque de personnel. Aussi, avant que les nouveaux employés connaissent toutes les rues et les particularités des secteurs, ça prend un certain temps », explique le préfet.

Si l’entrepreneur ne respecte pas les conditions du contrat, des pénalités peuvent lui être données, comme ce fut le cas lors du dernier conseil des maires, ajoute M. Genest.


Objectifs du Plan de gestion des matières résiduelles 2023-2030

Matières éliminées :

  • En 2020 : 572 kg par habitant par an
  • En 2030 : 525 kg par habitant par an

Matières recyclables :

  • En 2020 : 66 %
  • En 2030 : 75 %

Matières organiques :

  • En 2020 : 57 %
  • En 2030 : 60 %

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *