Mon logo est plus vert que le tien!
Par nathalie-deraspe
Éco-blanchiment:
La semaine dernière, Greenpeace demandait aux élus de renforcer les règles concernant l’affichage des logos afin d’éviter la confusion chez les consommateurs et ainsi assurer une plus grande cohésion dans ce domaine. On l’a vu, les circulaires et autres dépliants des derniers jours n’hésitent pas à utiliser le logo du Jour de la Terre pour vanter leurs efforts en matière d’environnement. Fait-on face à de l’éco-blanchiment ou à de réelles avancées?
Pharmaciens, quincailliers, épiciers. Tous sans exception affichaient à la une de leur circulaire l’annonce prochaine du Jour de la Terre. Mais à bien y regarder, peu de ceux-là offrent une place réellement valable aux produits de consommation réguliers. Ici, on offre gratuitement un sac «écologique» à l’achat de deux produits mentionnés (à noter que la plupart d’entre eux sont fabriqués en Chine à partir de plastique). On a beau éplucher toutes les annonces, on y trouve que deux produits dits écologiques, parmi plus de 150 mentionnés. Ils sont à 20% de rabais. Un autre commerce offre un arbuste gratuit à l’achat de 50$ ou plus. Mais inciter à la consommation, est-ce un geste vert?
Du côté d’Uniprix, on frappe un grand coup. On propose rien de moins que le tirage d’une voiture hybride à l’achat de produits verts identifiés. Parmi ceux-là, des essuie-tout. Comment un essuie-tout peut-il être considéré comme un produit vert? L’éponge, réutilisable maintes et maintes fois serait plus convenue. Mais Cascades indique qu’un seul rouleau de ses essuie-tout permet de sauver sept litres d’eau. Leur production en nécessiterait 80% moins que la moyenne de l’industrie, en plus d’être blanchis sans chlore. C’est d’ailleurs le papier officiel du Jour de la Terre.
Et que penser de la circulaire? Les sacs qui lui serve de support ne sont pas recyclables, bien qu’un logo en fasse mention. Ceux-ci ne sont pas destinés au bac, donc.
Acheter c’est voter
Quand on sait qu’un aliment met en moyenne 2500 kilomètres avant d’atteindre notre assiette, on peut se préoccuper de la perte de nos terres arables. Dans la région de Mirabel, le phénomène est troublant. Plus au nord, de plus en plus de petites fermiers biologiques font leur apparition. Pour soutenir les producteurs, la Table agroalimentaire des Laurentides a invité les épiciers de la région à promouvoir leurs produits. Les trois grandes bannières de l’alimentation présentent à Tremblant se sont joints à cette initiative. Plus près de nous, les marchés IGA de Lafontaine et Sainte-Adèle, le Provigo de Sainte-Agathe et le Loblaws de Saint-Sauveur ont emboîté le pas. Parallèlement, plusieurs petits commerçants comme Rachel Béry (Saint-Sauveur), Vogel (Sainte-Adèle) ou le Pommier Fleuri (Sainte-Agathe) vendent des aliments exclusivement biologiques et des produits verts. Deux boucheries, l’une à Saint-Sauveur et l’autre à Val-David, servent quant à elles des viandes issues de producteurs de la région. Même si les marchés publics donnent un coup de pouce au niveau marketing, leurs retombées demeurent somme toute marginales compte tenu des efforts à investir de la part des producteurs maraîchers. Le secteur agrotouristique par contre est plus que profitable. La centaine d’entreprises qui s’y adonnent dans les Laurentides génèreraient plus de 6 M$ de revenus et posséderaient des actifs agrotouristiques de 14 M$, des actifs globaux de plus de 50 M$ et reçoivent, toutes catégories confondues, plus d’un million de visiteurs par année.
Biologiques ou non?
En 2004-2005, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) a analysé près de 500 échantillons de fruits et légumes frais (pommes, fraises, framboises, laitues romaines, poivrons verts, tomates rouges et pommes de terre) du Québec non biologiques. Les analyses révélaient que 33 % des échantillons contenaient des résidus de pesticides. Le groupe environnemental américain **Environmental working group** estime qu’en évitant les 12 fruits et légumes les plus contaminés et en les remplaçant par leur version biologique ou par ceux qui contiennent moins de résidus de pesticides, il est possible de diminuer notre exposition aux pesticides de près de 90 %. Voici la liste de ceux contiennent le plus de pesticides : pêches, fraises, nectarines, pommes , poires, cerises. raisins importés, poivrons doux d’Amérique, épinards, céleris, pommes de terre et laitues.