Née pour offrir sa bonté

Par Martine Laval

Lucile Rollin

Pour Lucile Rollin, le temps qu’elle donne ne compte pas, les efforts qu’elle fait ne se mesurent pas, sa disponibilité est intemporelle, son altruisme naturel, ses paroles de réconfort profondément ressenties. Depuis 15 ans à Sainte-Adèle, elle donne sans compter.

Qu’elle travaille pour gagner sa croûte, ou qu’elle travaille bénévolement ne change rien. Dans une situation comme dans l’autre, Lucile Rollin détectera où se trouve le besoin, tendra la main pour offrir son aide, donnera sans calculer, que ce soit du matériel, un service à rendre, prêter l’oreille pour une confidence, offrir une épaule pour s’épancher, accueillir pour réconforter, le jour comme la nuit, la semaine comme les jours de congé.

«Entraide! Le mot le dit. S’aider entre nous», affirmera-t-elle.

Briser l’isolement des personnes âgées, les faire sortir de chez elles, leur offrir un moment de divertissement, un bon repas chaud, un lieu de plaisirs à partager, sont pour elle chose normale. Cuisiner 500 tourtières par année, les vendre et remettre une partie des recettes au Garde-Manger des Pays-d’en-Haut; rouler des centaines de boulettes pour les ragoûts qu’elle fera déguster à diverses occasions communautaires; faire 20 livres de sucre à la crème par semaine depuis 1971 – quand ce n’est pas 150 livres à Pâques! – et le distribuer à qui mieux mieux: «Y’a rien là!» lance-t-elle.

Lucile Rollin a fait partie du comité organisateur des loisirs de Sainte-Adèle pendant 13 ans. Elle est bénévole au Garde-Manger des Pays-d’en-Haut depuis bien des années et siège sur le conseil d’administration depuis trois ans.

Elle cuisine depuis huit ans, deux repas chauds, deux fois par semaine pour les personnes en perte d’autonomie de la Popote roulante. Elle prépare le repas des nombreux bénévoles de La Guignolée et autres rassemblements, dont les réunions des Chevaliers de Colomb 4e degré dont fait partie son mari. Elle prépare, deux fois par semaine, des dizaines de lunchs pour les enfants et les jeunes dans le besoin des écoles Chante-au-vent, Saint-Joseph et A-N-Morin. Cuisiner pour une occasion ou une autre à l’année longue et depuis des années, fait partie de sa routine de vie.

La foi emplit le cœur de Lucile Rollin. Son implication à l’Église est importante. Elle sert la messe le dimanche, donne la communion, passe la quête, participe aux funérailles, aux célébrations de Noël et j’en passe.

Alors que le Garde-Manger des Pays-d’en-Haut fermera ses portes deux semaines pour donner une chance aux bénévoles de respirer un peu en fin d’année, Mme Rollin ira chercher le surplus que donnent les marchés d’alimentation et les entreposera où il faut afin de ne rien gaspiller. «On ne peut pas perdre deux semaines de dons! C’est bien trop précieux!», s’exclame-t-elle.

Mais d’où lui vient tant de générosité et un tel don de soi? Son père lançait déjà, alors qu’elle était jeune: «Je sais toujours ben pas pourquoi y’a une porte à cette maison! Ce s’rait tellement plus facile de just’rentrer sans avoir à cogner!», tant il y avait d’allers-retours dans la maison familiale. La pomme n’est donc pas tombée loin de l’arbre!

C’est dans ses gênes. «Si chacun faisait son p’tit bout d’chemin, exprime-t-elle, le monde se porterait bien mieux.»

À 67 ans, après s’être relevée de deux cancers, elle se dit plus fatiguée lorsqu’elle n’est pas active. La foi mène sa vie, et tendre la main et ouvrir les bras est l’exercice qui la tient en forme. Avoir Lucile Rollin sur son chemin, c’est avoir un ange qui veille sur notre mieux-être.

Mais là, il faut qu’elle aille préparer ses repas de Noël, car elle reçoit la famille! Ils seront 25 à table. Y’a rien là!

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