Nitro La bombe Lemay-Thivierge à son meilleur
Par nathalie-deraspe
Guillaume Lemay-Thivierge: le Gregory Charles du cinéma
Dimanche dernier, le cinéma Pine accueillait l’avant-première de Nitro, d’Alain Desrochers. Et Guillaume Lemay-Thivierge en constituait le meilleur ambassadeur. Pour lui, ce film est presque du sur mesure.
«Nitro», pour ni trop dur, ni trop violent, ni trop exagéré. Oubliez les films d’action américains où après la quatrième poursuite en voiture et la douzième embardée, vous vous surprenez à regarder l’heure. La pitoune (Lucie Laurier) est pourtant arrivée à la septième minute du film, comme à l’accoutumée, mais il y a quelque chose qui vous maintient bien en selle. C’est peut-être les dialogues intelligents, la photographie bien léchée, la musique efficace à souhait. À moins que ce ne soit le fait qu’outre l’action proprement dite, il y ait une histoire…Mieux encore, une morale nous attend au détour.
Nos voisins du sud ont beau injecter des centaines de millions dans les effets spéciaux, il n’en demeure pas moins qu’un bon film repose justement sur une bonne histoire. Et il y a fort à parier qu’avec 7,2 millions de dollars de budget de production, Nitro, qui mêle à la fois l’aventure et l’amour, la passion et la fidélité, sans tomber dans l’autodestruction et le sexe à outrance, pourra couvrir ses frais en l’espace d’un été.
Même posé et souriant, Guillaume Lemay-Thivierge a ce petit quelque chose de pétillant dans le regard. Pareil à un chat, il semble toujours prêt à rebondir sur ses pattes. Dans son cas, ce n’est pas peu dire…
L’enfant du Matou est indéniablement bourré de talent. Quand on lui demande s’il est le Grégory Charles du cinéma, l’acteur se met à réfléchir tout haut : «J’aime bien l’analogie. Grégory Charles était partout et les gens se disaient; ah lui, il chante, il danse, il fait tout, sans vraiment le prendre au sérieux. C’est vrai qu’il fait tout Grégory, mais c’est qu’il a du talent! Le monde trouvait ça drôle aussi quand je faisais mes flips flops, mais ça a fini par servir à quelque chose», confesse-t-il.
Parce que les rebondissements dans Nitro ne sont pas que symboliques. Et Guillaume Lemay-Thivierge y exécute toutes les cascades, sauf trois. Fort de ses expériences dans Casino et Le négociateur, Guillaume Lemay-Thivierge confie qu’avec Nitro, toutes les facettes du métier de comédien sont mises à l’épreuve. «Il fallait être en forme physiquement, mais aussi mentalement, parce que le film est fort en émotions et vient mettre en valeur plusieurs aspects du métier.»
«Il était trop bon, poursuit le réalisateur Alain Desrochers. Ses sauts étaient impeccables, il tombait trop bien. Il fallait que je lui dise, t’es un bum, il faut que tu atterrisses un peu mal.» C’est que le coordonnateur des cascades, Jean Frenette, avait un élève modèle… Jusqu’à présent, le public a réservé un excellent accueil à l’équipe de promotion en tournée régionale à Québec, Trois-Rivières et Chicoutimi et ce, même si l’une des figures importantes du film en est à son premier rôle et qu’un humoriste joue les mafiosi. Échaudé par La bouteille, filmé entièrement avec des comédiens inconnus du public, Alain Desrochers a tout de même voulu laisser la chance à Myriam Tallard, une danseuse frêle avec des yeux grands comme la mer et à Martin Matte, avec qui on n’a vraiment pas envie de faire des blagues. Tout comme le choix de Bianca Gervais, qui joue les putes comme pas une. Cette audace pourrait être fort lucrative pour Alain Desrochers et son équipe. Parions qu’en plus de partir sur les chapeaux de roues, Nitro risque de faire beaucoup de millage cet été.