Nos animaux
Par Mimi Legault
Durant les derniers mois, les animaux de compagnie sont apparus au palmarès des chouchous. Tout ce que j’espère après la pandémie, c’est qu’ils ne tombent pas dans l’oubli et qu’on les abandonne.
En tant que parent, j’ai eu mon lot de bibittes à quatre pattes. Et même à deux. On a eu plusieurs chats : Tabou, Éva, Céleste, Caramel, Cocaïne (il était tout blanc), Cachou et maintenant Henri. Nous avons eu droit à des hamsters, des gerbilles, des tortues, des poissons rouges. Plus tard, un perroquet a fait partie de la famille; puis, ma petite s’est procurée un inséparable (libre dans la maison), je ne vous le conseille pas… On a aussi eu un éléphant, détrompez-vous : faux bien sûr, c’était juste pour vérifier si vous me suiviez.
On a eu une pie : ma tante Georgette qui était au courant de toute notre vie. Papa est arrivé un jour avec une baleine… en plastique. Gudule qu’elle s’appelait. Nous avons eu droit également à un mon oncle cochon, est-ce que ça compte? Puis à un cochon qui volait, on l’a surnommé Aéroporc… Nous vivons tous dans un monde de requins, espèce en voie d’apparitions. À l’école, mes élèves ont adopté pour une couple d’années un lapin nain qu’on a appelé Snif. Il se promenait librement dans la classe et sa cage est devenue sa chambre. J’ai maintenant un Fido que je traîne partout avec moi. Il n’aboie pas, mais il sonne… Je plains un peu ceux qui n’ont jamais eu d’animaux chez eux. À mon humble avis, ils se sont privés de bien beaux moments.
M’enfin, chacun sa vie. Les animaux sont des êtres reconnaissants. Chacun à leur façon.
C’est l’histoire de François qui se promenait dans la forêt. Une neige lourde était tombée. Voilà qu’au pied d’un immense pin, une masse noirâtre s’y trouvait. L’homme entendit un grognement douloureux. Il vit alors l’animal : un coyote.
Tout en gardant une distanciation (on commence à reconnaître le mot…) avec l’animal, il s’aperçut que le coyote avait sa jambe droite arrière séparée en deux par une tige métallique, un piège que les gens déposaient pour protéger leurs poulaillers. L’animal montra ses crocs, mais sans colère, il ne démontrait que de la douleur. François attacha son écharpe rouge à une branche. Bien décidé, il se rendit à la ferme du vieux vétérinaire le Dr Ying pour lui raconter sa découverte. Ce dernier prit des fléchettes destinées à anesthésier le coyote. Arrivé près de l’animal, le docteur se mit à lui parler doucement dans une langue que l’animal sembla comprendre, puis il s’en-dormit. Ils le déposèrent sur une sorte de civière pour le transporter à la ferme. Dr Ying lui prodigua tous les soins requis si bien qu’au bout de quelques semaines, les deux hommes ramenèrent le coyote en forêt.
Ils déposèrent la cage dans une clairière. Grâce à une corde munie d’un crochet, ils ouvrirent la porte. Hésitant, prudent, le coyote sortit. Il tourna sa tête vers ses sauveteurs. Ses petits yeux les fixèrent puis il repartit vers la forêt. Quelque temps plus tard, alors que François balisait une piste de ski de fond, il vit l’animal qui l’avait suivi. Il le reconnut à sa patte arrière qui claudiquait légèrement. Rendu au haut d’une colline, le coyote posa son regard qui sembla triste selon François. L’animal pointa son museau vers le ciel, il jeta un énorme hurlement. Puis, comme une ombre, il disparut à travers les pins.
En revenant chez lui, le Dr Ying lui avait laissé un message.
– Je t’invite à souper samedi qui vient. On a laissé un cadeau, une poule à ma porte!
Merci à M. Francisco Vinuela pour ce merveilleux conte.
1 commentaire
Très belle histoire Mme Mimi!