Nouvelle levée de boucliers contre les fourrières

Par Journal Accès

Après trois manifestations dont une tenue simultanément dans 9 villes de la province, la Société pour la protection des animaux (SPA) récidive avec un quatrième événement du genre samedi après-midi au parc Claude-Henri Grignon de Sainte-Adèle. L’organisme entend exiger la fermeture du Service de protection canine des Monts (SPCM) et l’instauration de fourrières publiques partout au Québec.

Nathalie Deraspe

Depuis la dénonciation d’un cas présumé de cruauté animale envers les élus des MRC des Pays-d’en-Haut et des Laurentides, le dossier de la maltraitance des animaux fait couler beaucoup d’encre dans la région. 

Mardi soir dernier, au point d’information des conseillers à l’assemblée municipale de Val-David, Barbara Strachan a indiqué publiquement les raisons pour lesquelles la municipalité n’a pas renouvelé son contrat avec le SPCM. Selon les dires de la conseillère, l’entreprise refuse de se plier aux nouvelles exigences de la municipalité (site Internet , récupération des animaux à même les locaux du SPCM, affiche sur le bâtiment, et lecteur micro-puce pour identification des animaux). Le devis proposé par Val-David demandait également à ce que la SPCA prenne en charge les animaux non réclamés pour les proposer en adoption après 3 jours, ceci afin de leur éviter l’euthanasie. L’entreprise refuse obstinément de se plier à cette clause.

Barbara Strachan a soutenu que le SPCM manquait de transparence. La conseillère a fait état de cas particuliers survenus sur le territoire de la municipalité (licences vendues plus chers que convenu au contrat, animaux non retraçables) en plus de rendre public le cas de Benji, ce jeune chien à l’origine de la plainte criminelle déployée contre le propriétaire du SPCM, qui doit comparaître en cour le 21 juin au Palais de justice de Saint-Jérôme. «Les citoyens doivent connaître ce que les municipalités exigent du SPCM et se demander si un contrat conclut avec une entreprise accusée au criminel est acceptable», a lancé la conseillère de Val-David.

Une délégation de trois personnes a exposé le cas de Benji et du SPCM à la MRC des Laurentides le 19 mai dernier. «Elles nous ont fait prendre conscience de graves problématiques subies par les animaux recueillis ou confiés a cette entreprise. Toutes les municipalités du sud qui font affaire avec ce commerce vont revoir leur contrat de service afin de s’assurer que le traitement réservé à ces animaux se fassent dans les règles de l’art, a indiqué le préfet Ronald Provost. Étant donné que ce service est de compétence municipale, la MRC ne peut servir que de véhicule de sensibilisation. Il nous semble inconcevable qu’en 2011, de tels gestes puissent avoir lieu», a-t-il ajouté.

Un dossier qui date

«J’étais jeune conseiller en 1981 et on disait qu’il n’y avait pas un maudit chat pour ramasser nos chiens», lance son homologue des Pays-d’en-Haut, Charles Garnier. La conseillère Mireille Bélisle, bien au fait de la situation, en aurait profité pour démarrer le SPCM. «Elle était en conflit d’intérêt, mais tout le monde était bien contents qu’elle offre ce service, poursuit le préfet. Au moins on a une assurance. Il y a quelqu’un qui ramasse le chien qui jappe quand un citoyen se plaint.»

Charles Garnier admet que le dossier des animaux errants est épineux. En début d’année, à l’occasion de la mise sur pied d’un comité ad hoc sur la question, Mme Bélisle est venu donner sa version des faits. Le chef de police de Sainte-Adèle,Gary Moore, affirmait effectuer des patrouilles régulières et à l’improviste au SPCM. Selon le policier, tout est sous contrôle. «En janvier, le maire se disait bien heureux de les avoir.»

Claude Charbonneau a indiqué que le dossier de la maltraitance des animaux était à l’ordre du jour de la réunion du Conseil de maires de mardi. La veille, le préfet a démenti cette information. «Peut-être qu’il faudrait se prendre en mains et créer un OBNL», a-t-il laissé tombé.

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