Odeurs de favoritisme au Centre hospitalier laurentien
Par nathalie-deraspe
On se croirait en plein thriller psychologique. D’un côté, des employés qui craignent de dénoncer un processus d’embauche qui semble avoir été corrompu. De l’autre, une direction d’hôpital catégorique, qui refuse d’admettre quelque manquement que ce soit de sa part.
Nous sommes en novembre. Le poste de commissaire aux plaintes est affiché. Le jury retient deux candidatures. Celle qui s’est le plus démarquée est convoquée. Le vendredi suivant, la personne reçoit un appel téléphonique. La conseillère cadre et ex-commissaire Annie Bélanger aurait déclaré : «Félicitations. À l’unanimité, le jury a délibéré en votre faveur. À moins de références extrêmement négatives, vous êtes embauchée.»
Exceptionnellement, la direction demande «au moins une référence qui vient du lieu hiérarchique». En vertu de la loi sur les cadres supérieurs, le jury exige trois références en tout. «On m’a demandé si c’était possible de fournir le tout avant la fin de la journée. Ma supérieure immédiate a encore son rapport sur le bureau, confie notre source. Elle n’a jamais eu le temps de l’envoyer. Celui pour qui j’ai travaillé pendant 18 ans était en rencontre cette journée-là et on ne lui a pas laissé le temps non plus d’envoyer quoi que ce soit. D’habitude, on laisse au moins 24 à 48h pour nous permettre de fournir ce type de documents. D’autant plus qu’on était un vendredi après-midi.»
Volte-face
Dans le cas qui nous préoccupe, la décision est tombée rapidement. Dès la fin de la journée, la candidate apprenait qu’elle n’était pas retenue. Problème avec l’autorité et absentéisme, expliquaient ce volte-face. «J’ai eu beau leur proposer de vérifier mon dossier pour prouver que c’était faux et que je m’absentais rarement, rien à faire.»
La candidate déchue est d’autant plus étonnée qu’elle a toujours obtenu des commentaires plus que positifs sur son travail. Au point que son employeur avait décidé de mettre fin à sa période de probation deux mois plus tôt que prévu.
Mais le ciel s’est assombri entre l’employée en question et sa supérieure le jour où un grief a été déposé.
La femme a eu beau tenter d’expliquer que la référence provenant de sa part pourrait être biaisée compte tenu de cet événement malheureux, on a quand même tenu à évaluer son contenu au même titre que les autres. Là où ça se gâte davantage, c’est que la référente était également intéressée par l’emploi en cause. Au point de postuler lors du second concours. Celle-ci entre en fonction début mars.