(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)

Parc des Bouleaux : Morin-Heights veut créer une aire protégée

Par Marie-Catherine Goudreau

La Municipalité de Morin-Heights a récemment entamé des démarches pour que le parc des Bouleaux soit reconnu comme une aire protégée par le gouvernement québécois. Le parc de 4, 2 kilomètres carrés (434 hectares), qui compte de nombreux sentiers de randonnée et de ski de fond, est actuellement situé sur des terres publiques.

Les terres publiques appartiennent au ministère des Ressources naturelles et des Forêts. Celles-ci sont sujettes à des coupes forestières, d’où l’intérêt d’en faire un territoire protégée, explique le maire de la Municipalité Tim Watchorn. Les dernières coupes forestières ont eu lieu il y a 15 ans.

« Notre objectif est d’en faire un parc avec une haute valeur écologique. On veut que ce secteur devienne une réserve de biodiversité. C’est la demande que nous ferons », explique Louise Cossette, conseillère municipale et responsable du projet. La Municipalité a donc approché l’organisme Éco-corridors laurentiens, qui les accompagnera dans les démarches. « Notre objectif est de faire de la conservation, mais aussi de rendre accessible ce parc pour la population. »

Quelques municipalités ont donné leur appui à Morin-Heights dans ses démarches, comme celles de Sainte-Anne-des-Lacs, de Saint-Adolphe-d’Howard et de Piedmont ainsi que la MRC des Pays-d’en-Haut.


Le gouvernement à la recherche de projet

Bonne nouvelle pour la Municipalité, le gouvernement du Québec a lancé la semaine dernière « un appel à projets auprès de la population afin de créer des aires protégées sur des terres publiques », apprenait-on dans un article de La Presse. La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) a notamment reçu une aide financière de 916 700 $ pour encourager la participation du public.

L’appel à projets comporte trois grandes étapes :

  1. Dépôt de projets et préanalyse : 2024
  2. Concertation régionale et priorisation des territoires à protéger dans les régions : 2025 et 2026
  3. Analyse interministérielle et décision gouvernementale finale : 2026 et mise en réserve légale : 2027

Un second appel à projets sera lancé par la suite. Il sera alors possible de redéposer des projets qui n’auraient pas été priorisés ou de nouveaux projets élaborés entre-temps.

« On va déposer notre projet à ce programme et garder espoir pour la suite ! », explique Mme Cossette.


Objectif 30 %

La Municipalité de Morin-Heights vise à protéger 30 % de son territoire. Toutefois, ce 30 % est difficile à atteindre, car une des seules façons d’y arriver, mis à part les terres publiques, est d’acheter des propriétés privées, ce qui coûte très cher à la Municipalité. En ce moment, c’est 15 à 17 % du territoire qui est protégé, souligne Mme Cossette, incluant le parc des Bouleaux.

« Il faut prendre le temps. On le fait et on va y arriver, c’est ce que je me dis ! Les démarches sont tellement ardues pour y arriver, mais on n’a pas le choix et il faut être déterminé », soutient la conseillère municipale.

Dans les Laurentides, la Municipalité de Val-des-Lacs, a également entamé des démarches visant à protéger plus de 50 % de sont territoire. « Faire une aire protégée au Québec est un processus qui est très long et complexe. On peut penser au mont Kaaikop, qui a pris plus de 10 ans à protéger. Val-des-Lacs est au début du processus », expliquait Anie Rivard-Paré, chargée de projet chez Éco-corridors laurentiens dans nos pages en mai.

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