(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)
La patinoire de hockey de Saint-Sauveur a ouvert le 17 janvier pour la première fois cet hiver.

Patinoires réfrigérées : La tendance s’accentue partout au pays

Par Luc Robert

Les municipalités des Laurentides qui investissent dans la construction de patinoires extérieures couvertes et/ou réfrigérées aideront à prolonger les saisons de patinage.

C’est du moins l’avis du maire de Saint- Jérôme, M. Marc Bourcier, qui n’a pas hésité à mettre sur la table 11,5 M$ (dont 2 M$ de subventions de la Fondation de l’enfance du Canadien) dans le projet du parc Melançon.

« La tendance vers les patinoires réfrigérées est lourde, à cause des changements climatiques. Comme ville, on va dans cette direction ! Saviez-vous qu’à Toronto, il n’y a plus de patinoires naturelles ? Les investissements sont peut-être controversés, mais à moyen terme, nos jeunes vont pouvoir continuer à se mettre en forme dehors », a-t-il souligné.

À Laval, le maire Stéphane Boyer s’est engagé à construire cinq patinoires réfrigérées pour pallier aux changements climatiques.

Du côté de Saint-Sauveur, la patinoire de hockey principale au parc John-H.-Molson n’a pas pu ouvrir depuis la fin du mois de décembre. Au moment d’écrire ces lignes, elle était toujours fermée. Les sentiers de glace ont toutefois ouvert la semaine dernière.

« On voulait que la nouvelle patinoire soit réfrigérée. Mais après avoir rencontré des consultants, ce n’est pas le fait de réfrigérer qui aide, c’est plutôt d’avoir un toit. Ça permet de couper les rayons du soleil, la pluie et ainsi protéger la glace », explique le maire, Jacques Gariépy.

La dalle de béton construite pour la nouvelle patinoire a été conçue pour pouvoir accepter un toit, indique le maire. Par ailleurs, le litige implique la dalle « devrait se régler dans les semaines qui vont suivre », soutient-il. « On souhaite une infrastructure qui peut durer toute l’année, notamment pour jouer au pickleball aussi. »

Un toit comme solution

Un peu plus au nord, à Saint-Hippolyte, le citoyen Claude Brosseau croit lui aussi aux bienfaits d’une surface extérieure couverte, pour contrer les redoux et le verglas.

« Il nous manque souvent un peu de froidure l’hiver. Un toit réduira de 50 % l’effet du soleil sur la glace. Sous un soleil de plomb, une température ambiante de -2 degrés Celsius se traduit par 6 degrés de plus sur la surface glacée. Les coins et le bord des bandes sont particulièrement affectés, car ils sont directement exposés aux rayons. On voit alors la base d’asphalte ressurgir, mais le reste de la surface reste belle », a constaté celui qui porte un soin jaloux à la patinoire du lac Connelly-Nord depuis 30 ans.

Au programme triennal des immobilisations (TPI) de Saint-Hippolyte, le projet de la patinoire couverte du parc Maxime-Gingras est prévu pour l’année 2024. Mais des travaux préliminaires s’amorceront dès 2023.

« On est retourné aux plans et devis pour un concept révisé de patinoire couverte. Les soumissions suivront. Pour le moment, on songe à un agrandissement du local actuel dès 2023, pour annexer un garage qui servira d’abri à la resurfaceuse Zamboni. On devrait construire un toit en 2024, mais la glace ne sera pas réfrigérée », a précisé le maire Yves Dagenais.

Zamboni

M. Claude Brosseau doit emprunter un tronçon d’environ 2 000 pieds de chemin public pour déplacer la Zamboni de son lieu d’entreposage actuel, vers la patinoire du lac Connelly-Nord.

« Un abri intérieur permettra un meilleur démarrage du véhicule au propane. Ce sera également plus sécuritaire que de circuler dans la rue. J’ai acheté la Zamboni à un encan à la Ville de Montréal. Elle provenait d’Amos, en Abitibi. Mario Therrien effectue son entretien. »

Bien que la Municipalité économiserait environ la moitié des frais en n’installant pas de système de réfrigération, M. Brosseau espère un autre scénario.

« Je suggère à Saint-Hippolyte d’installer quand même la tuyauterie de réfrigération et la styromousse d’isolation. Ça pourra éventuellement servir, s’ils se procurent un compresseur. »

Ailleurs

M. Brosseau se fie à un exemple à proximité pour appuyer ses dires.

« Face à la patinoire, de la styromousse a été installée aux terrains de tennis. Or, quand survient la fonte de la neige, celle-ci demeure plus longtemps sur les courts, parce que la styromousse conserve une température basse plus longtemps. Une toiture permettra de commencer deux semaines plus tôt la saison de hockey en novembre, ou de la prolonger en mars. Imaginez si c’est réfrigéré. »

M. Brosseau, qui organise des parties pour les jeunes lors des fins de semaine, espère que Saint-Hippolyte s’informera de ce qui a été fait ailleurs en province.

« À McMasterville, sur la Rive-Sud, ils ont bâti une patinoire extérieure très moderne, incluant des baies vitrées. Ils ne l’avaient pas réfrigérée et ont dû reprendre les travaux, car elle n’était pas fonctionnelle au-delà de la période habituelle. Je leur conseille de prévoir à long terme, ici », a-t-il suggéré.

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