Pauline Marois fait l’apologie des régions

Par nathalie-deraspe

La chef de l’opposition officielle, de passage dans les Laurentides à l’occasion d’un dîner conférence organisé par la Chambre de commerce de Mont-Tremblant, estime que l’avenir des régions repose sur la diversification de leur économie.

Pauline Marois aspire à ce que «les bijoux» que sont nos régions soient de plus en plus connus à travers le monde afin d’éviter l’exode des jeunes, tout en permettant aux entrepreneurs locaux d’y mener une vie professionnelle à la hauteur de leurs ambitions.
«Nous pouvons miser sur notre différence», a lancé la chef du parti Québécois devant un parterre composé d’une centaine de convives. Pour la députée de Charlevoix, l’avenir du Québec repose en bonne partie sur la régionalisation.
À ce chapitre, Pauline Marois n’a pu passer sous silence les fermetures récentes de la scierie Claude Forget et de Max Meilleur et Fils, deux entreprises régionales qui oeuvraient dans le domaine du bois depuis au-delà de 100 ans. Celle-ci en a profité pour rappeler que le parti Québécois a l’intention de déposer un projet de loi afin de constituer une Charte du bois destinée à maximiser les retombées de cette matière première. «Nous sommes un pays de forêt. Assurer son renouvellement oui, mais pouvoir en vivre…»

Le PQ en mode séduction

La chef du PQ n’a pas raté l’occasion d’écorcher le gouvernement en place. Celle-ci a profité de la tribune offerte pour affirmer qu’en matière d’économie, les investisseurs privés ne sont plus au rendez-vous. «Le Québec est passé mieux que d’autres à travers la crise, mais cela ne s’est pas fait sans impacts, soutient Pauline Marois. L’État a pris le relais. L’investissement privé est en recul, le secteur manufacturier éprouve encore des difficultés et la balance commerciale est déficitaire. C’est pas parce qu’on se réunit un dimanche en jeans qu’on va trouver des solutions», a-t-elle lancé ironiquement.

La chef du PQ a maintenu que le Québec multiplie les reculs depuis 2003, date de l’arrivée au pouvoir des libéraux. En 2007-2008, la croissance des dépenses a atteint 6% au lieu des 3,9% promis. L’année suivante, le scénario s’est aggravé. Les dépenses atteignaient en effet 6,9%, soit plus du double prévu par le gouvernement Charest. Faute d’investissements adéquats, l’Ontario a damé le pion au Québec en matière de biotechnologies et d’aérospatiale et la part québécoise des importations canadiennes est passée de 20% à 16,9% entre 2003 et 2010.

Pauline Marois estime qu’on peut renverser la vapeur en augmentant la productivité de nos entreprises, en instaurant une fiscalité plus compétitive et en offrant un meilleur soutien en recherche et développement. «Tout cela serait plus facile si nous étions un pays souverain», a soutenu la chef de l’opposition officielle.

Histoire de courtiser davantage son auditoire, Pauline Marois a affirmé du même souffle qu’un gouvernement péquiste mettrait «le pied sur l’accélérateur» afin de brancher toutes les régions du Québec à Internet et ferait une véritable corvée pour contrer le décrochage scolaire.

Aussi séduisantes que soient ces propositions, les Québécois devront se faire patients. Le gouvernement en place a encore plusieurs années devant lui pour déclencher des élections. En attendant, Pauline Marois promet une fin de la session parlementaire douloureuse pour ses adversaires libéraux.

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