(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)

Pays-d’en-Haut : La MRC adopte son Plan régional des milieux humides et hydriques

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

La MRC des Pays-d’en-Haut a adopté son Plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH) lors de la séance de son conseil des maires du 9 avril. Le PRMHH permettra de prioriser les milieux à conserver et de mitiger l’impact sur eux du développement dans la MRC.

« C’est dans une perspective de gestion intégrée de l’eau par bassin versant. Il ne faut pas qu’il y ait de perte nette [de milieux humides]. Donc c’est une planification pour qu’il y ait le moins de pertes possibles », explique le préfet, André Genest, en entrevue.

Où protéger

Le PRMHH établit d’abord un portrait du territoire et de ses milieux humides et hydriques. Il pose ensuite un diagnostic sur les fonctions et la valeur écologique des milieux.

Les objectifs de conservation préliminaires visent à conserver ou à restaurer les milieux humides qui contribuent à la filtration de l’eau, à la stabilisation des berges, à la rétention des sédiments, qui sont situés dans les corridors écologiques et où des espèces menacées sont présentes, entre autres.

À cet égard, 32 % de la superficie de milieux humides de la MRC présentent un indice d’intérêt « Excellent ». Ensuite, 36 % ont un indice « Bon », et 19 % ont un indice « Moyen ».

Guider le développement

Enfin, le PRMHH donne un « engagement de conservation » qui guidera les choix de conservation et le développement de la MRC. « On est en train de revoir le Schéma d’aménagement. Ça nous permettra d’identifier les endroits où on veut développer et ceux qu’on veut protéger », illustre M. Genest.

Par exemple, le document identifie les menaces appréhendées pour les milieux humides et hydriques, en fonction du développement du territoire. Environ 25 % de la superficie de milieux humides de la MRC, 5 % des lacs et 28 % des cours d’eau sont ainsi menacés dans les 10 prochaines années.

Le PRMHH présente d’abord des principes d’évitement. Avant un projet de développement, il faut ainsi considérer les enjeux spécifiques à chaque unité géographique. Par exemple, si le secteur connaît déjà un enjeu de qualité de l’eau, les milieux humides et hydriques qui contribuent à filtrer l’eau devraient être priorisés pour la conservation. De la même manière, on évite d’altérer les milieux humides dans les zones inondables, au risque d’aggraver le problème. Les milieux rares doivent également être protégés pour assurer le maintien de leurs fonctions écologiques.

Compenser

Le document présente aussi des principes d’utilisation durable et des principes de compensation. Les milieux humides qui ont une valeur écologique faible ou moyenne pourraient ainsi être « compensés ».

« L’argent des compensations s’en va dans un fonds régional. Tu peux déposer des projets dans ce fonds-là », explique M. Genest. Ces fonds serviront donc à créer de nouveaux milieux humides pour compenser ceux qui sont perdus.


En chiffres

Plus de 5 700 milieux humides ont été répertoriés dans la MRC des Pays-d’en-Haut.

Ces milieux humides peuvent être connectés et ainsi former un complexe. Dans la MRC, on dénombre 2 956 complexes de milieux humides.

On compte 686 lacs, dont 366 ont une superficie d’un hectare et plus. La taille moyenne d’un lac est de 9 hectares. Ceux-ci couvrent 6,83 % du territoire de la MRC.

La longueur totale des cours d’eau est estimée à 2 621 km, dont 960 km de cours d’eau permanents.

Entre 2014 et 2018, 182 milieux humides ont été altérés (dont 4 ont disparu), ce qui représente 30,58 hectares.

Les milieux naturels d’intérêt, comme les refuges biologiques, les réserves naturelles ou des sites de conservation volontaire, représentent 36,5 km2, soit 5 % du territoire. Ceux-ci sont principalement à Sainte-Adèle (15,13 km2), Wentworth-Nord (7,15 km2) et Piedmont (4,94 km2).

La MRC a également un réseau de sentiers d’environ 751,98 km2, indique l’étude.

1 commentaire

  1. Est que les forêts et les animaux sauvages seront protégés ? Est que la construction des maisons aux sommets des montagnes sera restreinte? Il n’y a pas que les surfaces humides qui doivent être protégées.

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