Marival Gallant. Photo : Facebook

Piedmont : La conseillère Marival Gallant démissionne

Par Alexane Taillon-Thiffeault

La conseillère de Piedmont, Marival Gallant, a annoncé sa démission après 3 ans en poste, vendredi le 4 octobre dernier, en raison d’un déménagement. Selon la loi, celle-ci a l’obligation de quitter son poste en raison de ce changement d’adresse, puisqu’elle quitte la municipalité.

En entrevue avec Accès, la conseillère ne s’est pas trop prononcée sur le pourquoi de son déménagement, affirmant par contre que c’est pour des raisons personnelles. Sa lettre a été remise le 10 septembre dernier, et elle quittera ses fonctions en date du 10 octobre.

Mme Gallant insiste qu’elle quitte uniquement à cause de la loi. « C’est vraiment la loi qui dit que ce n’est pas mon choix de quitter, mais je dois respecter la loi. Puis on ne peut pas étirer dans ces contextes-là. Ce n’est pas moi qui décide si je peux étirer ou si je fais le choix d’attendre ou de ne pas attendre. La loi dit que dès qu’on le sait, on doit gérer ça », dit-elle.

Cette dernière mentionne aussi que, depuis son entrée en poste, le maire Martin Nadon et elle n’ont pas échangé directement en dehors du conseil. Sa démission n’a pas non plus été sujette à discussion. « Je n’ai reçu aucun appel du maire », affirme-t-elle.

Un parcours « chaotique »

Marival Gallant revient sur ses trois dernières années au sein du conseil de Piedmont. Elle affirme avoir déjà pensé à quitter ses fonctions auparavant. « Tout le monde y a pensé parce que c’est inhumain de rester dans un contexte de cette façon-là. Mais à un moment donné, on a des citoyens qui nous disent qu’on a besoin de vous pour les représenter et on a besoin de ce regard-là. […] C’est la cause qui prend le dessus beaucoup plus que les intérêts de rester ou de quitter », souligne-t-elle.

Le climat au conseil de Piedmont est difficile depuis quelques années. Les deux groupes formant actuellement le conseil ne semblent pas être capables de s’entendre. En mars 2022, l’ancienne mairesse de Piedmont, Nathalie Rochon, ainsi que ses conseillers municipaux Pascale Auger, Diane Jeannotte et Daniel Houde, avaient annoncé leur démission seulement quelques mois après avoir commencé à travailler avec les trois autres conseillers, soit Mme Gallant, Bernard Bouclin et Richard Valois, entrés en poste en novembre 2021.

Bien que quelques années se soient écoulées depuis l’entrée en poste de Martin Nadon, la paix n’est pas rétablie et la conseillère lui reproche beaucoup de choses, mais surtout le manque d’informations dans différents dossiers.

« La loi semble permettre qu’un maire contrôle l’information, puis exerce des discussions de dossier avec ses trois élus, puis il a le droit de nous exclure formellement. Ça semble être accepté au niveau du code municipal. Et le défi là-dedans, c’est “comment je représente la population quand la seule information que j’ai, c’est pour prendre ma décision ?” », dit-elle.

Élections partielles à venir

« Moi, ce que je trouve très dommage, c’est que, comme je l’ai dit hier, elle démissionne trois semaines avant la date du 2 novembre. On n’aurait pas eu à tenir des élections », exprime M. Nadon en entrevue avec le Journal.

Les prochaines élections municipales se tiendront le 2 novembre 2025. Selon la loi, si un conseiller démissionne à moins d’un an des élections municipales, il n’a pas à être remplacé. Ce n’est toutefois pas le cas pour Mme Gallant, ce qui entraîne donc des élections partielles prochainement dans la municipalité de Piedmont.

« Ça va entraîner une dépense de 100 000 $ », affirme le maire, chose qui avait été reprochée à l’ancienne mairesse lors de sa démission par les conseillers Gallant, Bouclin et Valois.

Une démocratie questionnée des deux côtés

Alors que Mme Gallant remet en question la démocratie du maire et de ses conseillers, M. Nadon insiste que celle-ci n’a pas toujours agi de façon démocratique. « [Mme Gallant] n’habite plus Piedmont depuis le mois de mai. Elle est allée en camping cet été à l’extérieur de Piedmont, et elle a donné comme adresse à Piedmont une maison sur le mont Belvédère où elle n’a jamais été vue, qu’elle n’habite pas, qu’elle n’a jamais habité. », mentionne le maire.

« Alors, légalement, elle n’a pas le droit de siéger au conseil, et ça, je le soutiens depuis le mois de mai. Alors, quand elle parle de démocratie, d’atteinte à la démocratie […] de siéger au conseil municipal de Piedmont alors qu’on n’en a plus le droit, ça aussi, c’est une grave atteinte à la démocratie », conclut-il.

Cependant, Mme Gallant affirme, preuves à l’appui, qu’elle habitait bien à Piedmont ces derniers mois, et que les propos du maire sont « une déclaration mensongère qui attaque mon intégrité et ma vie privée »

La démission de la conseillère a d’ailleurs été brièvement abordée lors du conseil municipal du 7 octobre dernier. Certains de ses collègues l’ont remerciée pour son travail et lui ont souhaité bonne continuité.

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