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Piedmont : Nadon dénonce une « attaque en règle » de l’opposition

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Le maire de Piedmont, Martin Nadon, a dénoncé une « attaque en règle » de la part des trois conseillers de l’opposition, lors de la séance ordinaire du conseil municipal de Piedmont, lundi 6 novembre. Les conseillers Marival Gallant, Bernard Bouclin et Richard Valois se sont payé une publicité en page 2 de l’édition du 1er novembre du journal Accès.

Prôner la paix

« Dans une publicité payée, évidemment, on écrit ce que l’on veut. On peut se permettre de faire de la désinformation, du mensonge, du mépris, bref de la propagande. On peut démolir quelqu’un autant qu’on veut ! », a critiqué le maire, dans un long discours en début de séance où il souhaitait rectifier les faits.

Ce qui a particulièrement choqué M. Nadon, c’est le titre « sensationnaliste et diffamatoire » : Problème de gestion de la colère à la mairie de Piedmont. En introduction de la publicité, les trois conseillers écrivent : « La paisible municipalité de Piedmont est confrontée avec un maire qui ne semble pas faire la différence entre un gala de boxe au Casino de Montréal et la gouvernance d’une petite municipalité. »

« On laisse entendre que je suis un homme agressif et violent. […] Tout le monde le sait autour de moi : je n’ai jamais de ma vie d’adulte eu de débordements agressifs ou violents. » Le maire a souligné qu’il a toujours prôner la paix, en particulier lorsqu’il travaillais au Département des affaires politiques aux Nations Unies. « Je travaillais à installer la paix dans différents pays : l’Afghanistan, le Mali, Haïti, l’Ukraine, etc. »

Durant son discours qu’il a livré de manière calme et posée, M. Nadon semblait émotif par moments. « C’est de la pure mesquinerie et c’est un dur tribut à payer pour faire de la politique municipale. »

Un conflit qui se répète

Dans leur publicité, les trois conseillers de l’opposition nient être à l’origine de la démission de l’ancienne mairesse Nathalie Rochon et de ses trois conseillers, en mars 2022, qui a entraîné une crise politique et administrative. « Nous ne connaissons pas les raisons qui ont provoqué le psychodrame du départ de l’ancienne mairesse, mais nous savons que [nous] n’y sommes pour rien. »

Pour rectifier les faits, M. Nadon a cité un passage d’un article publié le 17 mars 2022 sur le site d’Accès. Mme Rochon déclarait alors pour justifier sa démission : « Lors de notre entrée en poste, nous avons remarqué que certains élus allaient au-delà de leur rôle. Nous avons cru à tort que les formations requises replaceraient les choses. Critiques constantes sur tout et de fausses accusations au sujet des informations qui n’auraient pas été transmises au moment adéquat. Ces accusations écorchent grandement nos valeurs morales. »

« Je pourrais reprendre à mon compte intégralement cette déclaration pour définir la situation actuelle », a déclaré M. Nadon. En fin de séance, le conseiller Charles Daneau a renchéri. « Je veux demander aux citoyens de Piedmont, très candidement, de se poser les vraies questions. Pourquoi les mêmes événements, les mêmes accusations se répètent de la part du même groupe de conseils dissidents, avec de nouveaux élus pour une seconde fois ? Pourquoi, selon vous, Piedmont a perdu la moitié de son administration précédente ? Pourquoi, selon vous, le groupe de trois conseillers dissidents ont senti le besoin de se placer sur la défensive en se payant une publicité […] ? »

Trouver un terrain d’entente ?

Durant les périodes des questions, plusieurs citoyens ont déploré la division au sein du conseil. Ils ont de nouveau exhorté les élus à mettre leurs différends de côté et à trouver une façon de travailler ensemble.

Le conseiller Denis Royal a assuré que ces tentatives avaient déjà été faites. « On a pris tous les moyens qui étaient possibles de prendre pour arriver à être unis et rassemblés […]. Mais malheureusement, ç’a été sans succès. On le déplore comme tous les citoyens de Piedmont. […] Mais ça prend une volonté de l’autre côté aussi, pour se rejoindre dans le centre. Et cette volonté-là, on ne l’a pas constaté encore. »

La conseillère de l’opposition Marival Gallant a abondé dans le même sens. « Moi non plus, je n’ai jamais vécu ça. Et je suis dans le domaine des ressources humaines au niveau de l’intimidation et du harcèlement. Je connais les règles. Mais c’est sûr que c’est invivable ce qui est en train de se passer. Alors comment on s’y prend ? Oui, ça prendrait de l’aide. » Elle a suggéré de faire appel à un observateur indépendant, par exemple : une idée évoquée par une citoyenne. « Mais pour ça, ça prend une résolution majoritaire. »

Quant au conseiller Christian Lefebvre, le rejet d’une des résolutions à l’ordre du jour par les conseillers dissidents est un exemple flagrant de leur manque de coopération. « Le point sur lequel mes trois collègues ont voté contre ce soir est un point qui a été discuté en leur présence, la semaine dernière, pendant une rencontre de trois heures, durant laquelle ils ont eu tout le loisir de poser des questions. Il n’y a pas eu de questions. Qu’est-ce qui manque comme information ? On ne le sait pas. Et ce soir, personne ne nous dit qu’ils vont voter contre. Ils nous l’apprennent comme ça en pleine séance, en demandant le vote. Nous, on veut bien collaborer. Mais se faire faire des coups comme ça malhonnêtes, par des gens qui ne nous expliquent pas ce qu’ils veulent, et qui ne nous disent pas leurs positions, c’est difficile. »

En conclusion, le maire Nadon a résumé la situation ainsi : « On s’entend sur le fait qu’on ne s’entend pas. » Il a évoqué le souhait d’un rapprochement en 2024, mais juge cela improbable pour le moment.

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