Politique de gestion et de tarification des aires de stationnement
Par Valérie Maynard
Le syndicat CSN des employés du CSSS des Pays-d’en-Haut demande des assouplissements
Depuis le 1er avril, sauf exception, le temps que toutes les bornes deviennent fonctionnelles, l’ensemble des stationnements du CISSS des Laurentides est désormais payant. Dans les MRC des Pays-d’en-Haut, les employés et clients des CLSC de Piedmont, Saint-Sauveur et Sainte-Adèle sont directement touchés par ces nouvelles mesures. Un non-sens, décrie le syndicat.
« C’est une aberration, un non-sens : les gens peuvent aller magasiner gratuitement aux boutiques voisines du point de service de Piedmont, mais devront payer pour se faire soigner au CLSC, et ce, dans le même stationnement », s’est indigné, jeudi dernier en entrevue, le président sortant du syndicat CSN des Pays-d’en-Haut, Jean-François Boucher. M. Boucher déplore également qu’on mise sur une clientèle déjà vulnérable, bien souvent démunie, aux prises avec des problèmes de santé mentale, des mères monoparentales ou des gens sur l’aide sociale pour financer ce projet de stationnement.
Michel Leconte, un citoyen de Saint-Sauveur, doit se rendre au CLSC pratiquement tous les jours pour des prises de sang, des analyses et son traitement de chimiothérapie. Depuis le 1er avril, il doit débourser 6 $ par visite. En mars dernier, il a adressé une plainte au Commissariat aux plaintes et à la qualité des services, sans résultat. « Tout ça s’est fait en cachette. C’est une taxe déguisée qui va piger directement dans les poches des gens démunis. Parce que si on avait de l’argent, on serait tous au privé », a-t-il indiqué.
La nouvelle politique n’épargne pas non plus les employés qui devront eux aussi mettre la main dans leur portefeuille, à hauteur de 250 $ par année, par voiture. Or, refusant de défrayer ces coûts, la quasi-totalité des employés dont la voiture est requise pour le travail se sont désistés et iront se stationner plus loin, hors de la zone payante. « Ces gens devront marcher sur plus d’un kilomètre entre chaque visite chez des clients, ce qui engendrera inévitablement des retards dans les services », pointe M. Boucher.
Cinq demandes
Le syndicat demande une tarification plus modeste, soit 6 $ par paie pour les employés plutôt que les 10 $ préconisés, avec possibilité d’ajustement une fois la première année complétée, et que l’exclusion des employés dont l’automobile est requise au travail soit considérée.
On demande aussi d’avoir accès à un mécanisme simple de billets de stationnement gratuits destinés à la clientèle vulnérable, à faible revenu. Ces billets gratuits pourraient être gérés par les intervenants du CLSC. Finalement, le syndicat souhaite vérifier si certaines villes pourraient considérer prendre en charge l’entretien des stationnements. Ceci permettrait d’offrir la gratuité aux citoyens. Enfin, on demande à ce que des rencontres entre direction et syndicat soient prévues afin que des discussions s’amorcent sur les diverses pistes de solution avancées. Au moment d’écrire ces lignes, le 30 mars, M. Boucher venait de recevoir un courriel du président-directeur général du CISSS des Laurentides, Jean-François Foisy, disant qu’il y avait effectivement lieu de réfléchir aux éléments suivants : la clientèle vulnérable et les employés dont la voiture est requise.
« Ce n’est pas grand-chose, mais j’y vois un début d’ouverture », a conclu M. Boucher.