Pour des matins sans faim
Par benerice-jette
Carence chez les enfants
Même s’il est primordial de déjeuner pour passer au travers de sa journée, au Québec et partout ailleurs, des milliers d’enfants partent encore chaque matin pour l’école le ventre vide. Portrait de la situation dans notre région, et espoir de ceux qui cherchent à faire la différence.
«Entre 2006 et 2011, la population a augmentée de 7,2% dans les Laurentides: une des plus grandes augmentations au Québec pour une région sous-financée quant à ses infrastructures sociocommu- nautaires», déclare Mathieu Déziel directeur Communications Marketing pour Centraide Laurentides. Chaque année, Moisson Laurentides, faisant partie des banques alimentaires du Québec, comptabilise par son Bilan Faim les gens de tous âges qui bénéficient de programmes de dépannage alimentaires. Pour 2014, le dénombrement d’enfants en ayant bénéficié dans la région s’élève à 5 251, contre 3 852 en 2013. «Il est difficile de comptabiliser ces données dans notre région, puisqu’elle est en progression démographique constante. Population vieillissante et villégiateurs viennent changer la représentation de l’état financier global, alors même si les besoins réels augmentent toujours, les financements ne suivent pas», déplore M. Déziel.
Pour toutes sortes de raisons, trop d’enfants ne déjeunent pas. «Il existe des services dans plusieurs écoles de la CSL, visant à pallier à cette problématique. Par exemple, aux écoles Marie-Rose et de La Vallée à Saint-Sauveur, sont servies des collations spéciales destinées aux élèves ciblés dans le besoin. Les frais encourus sont défrayés par des dons ou par les écoles. L’entraide bénévole prépare et distribue des re- pas froids et les écoles paient aussi des repas chauds», mentionne Marie-Josée Lorion aux communications de la CSL.
«Ici, tous les jours entre 7h45 et 9h05 sont servis des petits déjeuners complets à la ca- fétéria, accessibles à tous sans exception afin d’éviter toute forme de connotation né- gative. Le Club des Petits Déjeuners du Québec offre ce service chez nous depuis 2005, et le besoin demeure bien réel. Pour l’année scolaire 2014-2015, une moyenne de 63 enfants déjeune ici chaque matin. Indépendamment de l’école, une personne est chargée de l’organisation des déjeuners, et les bénévoles font un travail extraordinaire. Les denrées, quant à elles, proviennent de partenariats avec différentes entreprises. Que les petits mangent à leur faim le matin est crucial!», lance Stéphane Pipon direc- teur de l’école primaire Fleur des Neiges à Sainte-Agathe.
À l’école secondaire Augustin-Norbert-Morin de Sainte-Adèle, le Fonds Réveil-Matin représente une aide de plus de 10 000$ par année, visant entre autres à desservir des repas chauds: «Les élèves dans le besoin sont majoritairement ciblés par les intervenants de l’école. Notre organisme trouve ses fonds à travers les spectacles donnés à la salle ANM. L’équipe de techniciens et d’organisation de la salle est entièrement formée de bénévoles, et une fois que les artistes et la production d’un spectacle sont rémunérés, les profits sont versés en totalité au fonds Réveil-Matin. D’autres sommes proviennent de dons d’entreprises», explique Philippe-Antoine Gosselin directeur-adjoint du 1er cycle, et coordonateur du fonds Réveil-Matin. Le Fonds sert aussi à acheter des équipements sportifs, des cahiers d’activités, et à défrayer le coût de sorties parascolaires à des élèves démunis ciblés. «Selon le rapport du CSSS, environ 15 élèves sont suivis sporadiquement et reçoivent une aide provenant du Fonds. L’entraide bénévole fournit aussi chaque semaine des repas froids de dépannage, et ce service complète bien le nôtre», sou- ligne le directeur-adjoint.
Une multitude d’autres organismes et groupes cherchent par différents moyens à venir en aide à ceux qui ont faim. Les adultes de demain, dont certains sont plus démunis que d’autres, doivent démarrer dans la vie avec une chance égale, et la réussite scolaire d’un enfant sera plus à portée de main si ses journées commencent par des matins sans faim.
