Projet de ligne à haute tension : Fin de non-recevoir pour Saint-Adolphe-d'Howard

Par Valérie Maynard

Les discussions entre Hydro-Québec et Saint-Adolphe-d’Howard ont débuté il y a un peu plus de trois ans. Elles ont abruptement pris fin jeudi dernier, quand la mairesse Lisette Lapointe s’est fait servir une fin de non-recevoir par Hydro-Québec, qui a rejeté la dernière proposition de tracé présentée en juin dernier par la Municipalité.

Cette ultime proposition avait pour but de sauver les paysages visibles du noyau villageois, clé de voûte de l’économie de la municipalité qui repose essentiellement, rappelle Mme Lapointe, sur le tourisme et le plein air. « Hydro-Québec a rejeté notre proposition du revers de la main, sans même vérifier les impacts économiques pour Saint-Adolphe-d’Howard », se désole-t-elle.

Pis encore, dit-elle, Hydro-Québec a refusé que ses experts rencontrent ceux de la municipalité afin de tenter de comprendre pourquoi les conclusions de l’étude diffèrent autant entre les deux groupes. « Même ça, ils nous l’ont refusé. Les besoins pour cette ligne sont là, on est d’accord. Mais pas au prix de détruire l’économie de toute une municipalité », a-t-elle insisté.

La signature de Saint-Adolphe-d’Howard

Élaine Genest, architecte paysagiste et experte en implantation de structures embauchée par la municipalité pour élaborer une variante du tracé d’Hydro-Québec qui traverserait le territoire, mais épargnerait le paysage, déplore l’apparition imminente des pylônes d’Hydro-Québec sur les collines qui surplombent le lac Saint-Joseph, en plein cœur du village. « C’est une zone extrêmement sensible, qui devrait être évitée. Ce paysage, c’est la signature de Saint-Adolphe-d’Howard », indique-t-elle. Son tracé prévoyait le contournement des montagnes par le nord, ce qui aurait, selon elle, diminué les impacts sur la nature et le paysage.

Également présents lors de la rencontre, Sarah Perreault, du comité aviseur de Saint-Adolphe-d’Howard et André Genest, préfet adjoint de la MRC des Pays-d’en-Haut, cachaient mal leur déception. « C’est une fin de non-recevoir, point à la ligne », a lâché Mme Perreault. Pour M. Genest, Hydro-Québec vient carrément mettre le couvercle sur la marmite. « Je pense qu’ils se sont dit qu’ils avaient assez perdu de temps avec Saint-Adolphe-d’Howard. »

Du côté d’Hydro-Québec, on maintient que le tracé final retenu est celui dont l’impact sera le moindre. Selon l’échéancier, les travaux de déboisement débuteront à l’automne 2016, pour une mise en service en 2017.

Refusant de baisser les bras, la mairesse a réitéré sa demande de rencontrer le président-directeur général d’Hydro-Québec, Éric Martel. Une rencontre avec la ministre responsable des Laurentides, Christine St-Pierre, est également prévue sous peu.

Rappelons que la ligne électrique de 120 kV projetée par Hydro-Québec s’étendra sur une distance de 41 km, de Saint-Adèle à Mont-Tremblant, et dont 13 km traverseront le territoire de Saint-Adolphe-d’Howard.

En juin dernier, Hydro-Québec annonçait son intention d’utiliser, pour la première fois, des pylônes de 47 mètres de hauteur, comparativement aux anciens pylônes de 60 mètres.

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