Projet de ligne à haute tension Grand-Brûlé dérivation Saint-Sauveur
Par Valérie Maynard
Le projet sera déposé à la Régie
La Municipalité de Saint-Adolphe a reçu, le 11 décembre dernier, une lettre d’Hydro-Québec, signée de la main de son président-directeur général, Éric Martel, par laquelle la société d’État l’informe que le projet de ligne à haute tension Grand-Brûlé — Dérivation Saint-Sauveur sera sous peu déposé auprès de la Régie de l’énergie.
La nouvelle a aussitôt fait réagir la mairesse, Lisette Lapointe. « On nous annonce aujourd’hui qu’Hydro-Québec ira de l’avant sur la base du tracé retenu, avec les impacts excessivement dommageables pour l’environnement que nous connaissons, et cela, malgré l’absence d’acceptabilité sociale évidente et la très forte contestation de la population de Saint-Adolphe, a-t-elle commenté. Nous osons espérer qu’ils ne profiteront pas de la période des Fêtes pour précipiter les choses. Nous avons fait appel à des avocats afin d’évaluer les différentes avenues juridiques à notre disposition. »
En 2013, 5000 personnes ont signé une pétition demandant l’annulation du tracé à travers Saint-Adolphe. Une nouvelle pétition, portée cette fois par la jeunesse de Saint-Adolphe, a été lancée sur le site de l’Assemblée nationale (www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/ petition/Petition-5721/index.html). Un documentaire est également en préparation. Celui-ci mettra en lumière les nombreuses irrégularités et anomalies relevées dans ce dossier par les experts et le comité aviseur, fait savoir Sarah Perreault, dudit comité.
Ironiquement, ajoute-t-on, Hydro-Québec vient tout juste de faire parvenir l’évaluation paysagère demandée depuis près de deux ans par Mme Perreault, après l’avoir refusée aux experts en paysages de la région et aux membres du comité technique régional. Hydro-Québec aurait-elle voulu éviter l’audience prévue devant la Commission de l’accès à l’information le 26 janvier prochain et la couverture médiatique de celle-ci, soulève-t-on.
Évaluation environnementale
De son côté, la Municipalité affirme n’avoir toujours pas reçu l’évaluation environnementale faite par Hydro-Québec pour le projet, et ce, malgré de multiples demandes formulées depuis plus de six mois auprès de la chef de projet, du PDG d’Hydro-Québec et en vertu de la loi d’accès à l’information. La mairesse ajoute même que depuis les dernières semaines, Hydro-Québec communique avec les propriétaires touchés en affirmant qu’elle obtiendra les autorisations nécessaires en décembre. La Municipalité intime Hydro-Québec de rectifier les faits : « Nous vous prions donc de nous indiquer s’il est juste de croire que vous obtiendrez le certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement en décembre et si ce n’est pas le cas, nous vous sommons de corriger cette information immédiatement auprès des propriétaires touchés », a d’ailleurs indiqué la mairesse dans une lettre envoyée le 26 novembre dernier à la chef de projet, Marie-Josée Gosselin. « Puisque le dossier sera déposé très prochainement à la Régie de l’énergie, nous prendrons toutes les mesures nécessaires afin de demander d’y être entendus. Nous comptons bien sur l’engagement pris par M. Éric Martel, lors de notre échange téléphonique le 28 octobre dernier, qu’un scénario empruntant les emprises existantes soit présenté comme solution alternative lors du dépôt du projet », a conclu la mairesse.