(Photo : Simon Cordeau)
Le projet domiciliaire Foresta à Saint-Sauveur.

Projet Leforesta : Aucune étude réalisée pour la nappe phréatique

Par Luc Robert

La Ville de Saint-Sauveur ne peut garantir aux citoyens du Domaine Quatre-Soleils que l’eau de la nappe phréatique sera insuffisante ou en abondance, pour l’alimentation des puits du secteur, en regard de la poursuite des travaux du projet domiciliaire Leforesta.

Les résidents du secteur ont multiplié les démarches et questions auprès des autorités locales depuis 2022, afin que des assurances leur soient données.

« Les résidents du Domaine Quatre-soleils ont demandé au conseil d’adopter certaines dispositions afin d’assurer leur qualité de vie et surtout, la qualité de leurs puits artésiens. La pétition a été signée par la totalité des résidents du domaine, soit 91 signatures, et remise à la Ville. […] Malgré nos interventions, le projet est allé de l’avant, sans même qu’une étude hydrologique n’ait été faite, contrairement à l’article 36 (voir plus bas) », déplore le groupe de résidents, dans des extraits de correspondance auxquels la Ville a répondu.

« De plus, sur le site promotionnel du promoteur, on peut remarquer des piscines creusées pour chacune des maisons. Piscines creusées et puits artésiens ne vont pas bien ensemble et il n’est pas vrai que tous les résidents de ce futur projet utiliseront les services d’une citerne pour remplir, suite à un back-wash. Un compteur d’eau a également été demandé pour chaque nouvelle résidence, afin que la Ville puisse contrôler les débits et ainsi protéger la nappe artésienne et les puits existants. Si les résidents manquent d’eau à la suite des forages des futures puits de Leforesta, est-ce que la Ville les dédommagera ?», a demandé le groupe. 

L’article 36

L‘article 36 du règlement d’administration stipule que les lotissements de 5 lots et plus doivent faire l’objet d’étude de faisabilité d’installation septique et du potentiel aquifère. On parle ici de la capacité à la nappe artésienne à fournir les nouvelles propriétés, sans affecter les puits existants.

« À la suite d’une demande d’accès à l’information, M. Yan Senneville [directeur du Service juridique, du greffe et de la vie démocratique] a confirmé par écrit ne pas avoir retrouvé les documents demandés. Pourquoi la Ville a pris le risque d’autoriser un projet, sans exiger au promoteur les documents obligatoires et sans se soucier des puits des résidents ?  Et ce, même après les demandes et pétitions ? […] Les documents en lien avec l’article 36 n’ont pas été demandés à l’époque. Nous avions pourtant rappelé clairement et à plusieurs reprises au maire cette étude, lors de notre dépôt de pétition. Comment peut-on attribuer ce manquement à un oubli ? », ont repris les citoyens dans leur missive.

Pour sa part, le directeur général de la Ville de Saint-Sauveur, Jean-Philippe Gadbois, a analysé la situation de la manière suivante.

« Effectivement, le document requis en vertu de l’article 36 n’avait pas été demandé au promoteur à l’époque, mais il l’a été demandé depuis. Il semble que cela soit attribuable à un oubli, notamment parce qu’à l’origine, le dossier a été traité par de nouveaux employés. M. [Jonathan] Chevrier [directeur adjoint à l’urbanisme] venait d’arriver en poste et il est compréhensible qu’il ait pu oublier un détail. Le document devrait normalement être dans le dossier de nos jours. Il faut savoir que le projet est suivi de près et que nous cochons le check-list de la nouvelle grille au fur et à mesure. Deux projets présentés en janvier dernier au PIIA, par le promoteur de Leforesta, ont d’ailleurs été refusés : le tout devra être remodelé », a-t-il détaillé.

Quant aux garanties pour les réserves d’eau, M. Gadbois en avait sur le cœur.

« On ne peut garantir des eaux souterraines suffisantes. La nappe phréatique peut varier et ce n’est pas simple. Avec les changements climatiques, il peut y avoir un puit qui fournit à un endroit et pas celui de son voisin immédiat. C’est plate que soudainement, des citoyens déjà établis voudraient obliger les nouveaux arrivés à installer des compteurs d’eau, alors que ceux existants n’en auraient pas besoin. C’est du n’importe quoi, cette demande. Pourquoi ostraciser les nouveaux venus ? Les gens déjà en place devraient apprendre à vivre ensemble, avec les nouveaux du secteur », a suggéré M. Gadbois.

« Concernant la « fragilité du secteur », rien ne prouve cette affirmation. En fait […], les changements climatiques représentent un défi, mais pour l’ensemble de la planète. Les puits artésiens du Domaine Quatre-Soleils ne sont pas plus à risque que toutes les sources d’eau potable dont nous dépendons », a repris M. Gadbois.

Cessation des travaux

Les résidents du Domaine Quatre-Soleils ont demandé que les travaux soient arrêtés.

« Nous rappelons à la Ville que le projet aurait dû être un projet intégré, ce qui aurait réduit les dommages environnementaux liés à la construction d’une rue municipale et réduit le nombre de futurs constructions et par conséquent, réduit l’achalandage et les va-et-vient des camions pour les prochaines années. »

M. Gadbois a insisté sur le fait que les autorités municipales suivent les choses de près.

« Leforesta va de l’avant. C’est dans la machine à saucisses et le processus suit son cours. Quand tout est fait légalement, avec les correctifs apportés aux anicroches, c’est correct », a-t-il achevé.

3 commentaires

    • À la suite d’une question posée au maire, il a été dit que les propos de Monsieur Gadbois on été mal cités par Monsieur Robert. Est ce qu’il a un enregistrement de la conversation qui pourrait éclaircir cette situation.

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