Pylônes d'Hydro-Québec : Saint-Adolphe-d'Howard toujours en attente d'une réponse
Par Valérie Maynard
Saint-Adolphe-d’Howard est toujours en attente d’une réponse d’Hydro-Québec concernant les modifications qu’elle souhaite apporter au tracé retenu par la société d’État. « Les améliorations au tracé proposées par notre experte en impact sur les paysages des lignes électriques ont été envoyées la semaine dernière. Nous attendons un retour d’Hydro qui les analysera, comme convenu », a fait savoir Catherine Berbery, adjointe à la direction et aux communications à Saint-Adolphe-d’Howard.
Rappelons qu’en rendant public le tracé final du projet de ligne à haute tension Grand Brûlé – Dérivation Saint-Sauveur, incluant la portion du tracé (13 km) traversant Saint-Adolphe-d’Howard sur le sommet de ses montagnes, Hydro-Québec est venue du même souffle mettre un terme aux échanges qui perduraient entre elle et la Municipalité depuis plusieurs années. Or, la mairesse Lisette Lapointe demeure insatisfaite du résultat. Dans un communiqué émis quelques jours plus tard, elle souligne que malgré la diminution de la hauteur des pylônes (46 mètres plutôt que 60), les impacts visuels demeurent les mêmes et la ligne bien visible. « Traversée par une nouvelle emprise en plein cœur de son village, Saint-Adolphe-d’Howard est la municipalité la plus touchée par le projet. On semble essayer de nous isoler en concentrant la contestation à un seul endroit. Or, les rapports de nos experts le démontrent clairement, il existe des solutions de moindre impact », insiste-t-elle.
Mme Lapointe déplore également la fin précipitée des échanges entre la Municipalité et Hydro-Québec et refuse de baisser les bras. « La demande était claire : il faut aller au bout de la démarche technique. »
Le 26 juin dernier, une semaine après qu’Hydro-Québec eût présenté le tracé retenu aux élus des MRC des Pays-d’en-Haut et des Laurentides et aux médias, Saint-Adolphe-d’Howard a soumis une ultime proposition « afin de limiter les dégâts ».
Comité aviseur
La déception est aussi grande du côté du comité aviseur de Saint-Adolphe-d’Howard qui juge ce tracé inacceptable pour la municipalité. « Hydro-Québec veut planter des pylônes et déboiser massivement sur le plus haut sommet de Saint-Adolphe, le mont Sapporo, de sorte que la ligne sera très visible. Et tout ça, en expropriant fort probablement les seuls résidents de cette montagne. Si Hydro maintient le tracé actuel, un très grand nombre de propriétés seront dépréciées et il y aura inévitablement des impacts sur l’économie de la municipalité », a fait valoir Sarah Perreault, membre du comité aviseur.
Le comité, qui travaille de concert avec la Municipalité afin de préserver les montagnes et les lacs de Saint-Adolphe-d’Howard, demande à Hydro-Québec « d’agir de manière responsable » et de déposer le scénario alternatif à la Régie de l’énergie afin qu’il puisse être évalué par rapport au scénario retenu par Hydro-Québec. « La Municipalité veut limiter les dégâts, mais nous poursuivrons notre travail conjoint Municipalité/comité aviseur afin de s’assurer que le projet réalisé par Hydro-Québec soit réellement celui qui aura le moins d’impacts pour la région. Ce dossier n’est pas clos et la mobilisation doit continuer », peut-on lire en fin de communiqué.
Bien qu’un échéancier ait été discuté entre les deux parties lors de la dernière rencontre, on ignore pour l’instant à quel moment Hydro-Québec réagira aux dernières modifications proposées par la Municipalité.
Rappelons qu’Hydro-Québec souhaite commencer les travaux de déboisement dès l’automne 2016, pour une mise en service en 2017. La nouvelle ligne de haute tension s’étendra sur 41 km, de Sainte-Adèle à Mont-Tremblant.